Besoin de renseignements
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Bonjour,
je m'appel christophe, et j'ai besoin de conseils pour choisir des arbres.
j'habite depuis l'automne dernier dans une nouvelle maison (dans le 49) entourée d'un parc de 18500m² plutot bien planté et composé d'essences diverses (dont un jeune cypres chauve que j'adore).
Mais il il y a une partie proche de la maison (à peu pres 2500m²) qui etait composée de lande, tout a été coupé il y a 5 ou 6 ans. J'aimerai sur cet espace créer une sorte de sous bois/petite forêt. Il y a déjà pas mal de petits chênes (moins d'un mètre) qui poussent.
le sol est pauvre, sablonneux et sec (le lieu dit s'appel le gué de la lande!) , c'est un ancienne petite carrière de sable.
J'aimerai trouver des arbres à marier aux chênes pour créer ce sous bois.
J'ai deja planté deux châtaigniers, et des noisetiers. Mais pour le reste je sêche. Je pensais à des frênes hêtres....et si possible à croissance assez rapide
Mais je peux également planter des arbres plus "exotiques", mais pas d'acacia ni de résineux car j'en ai déjà plein...
voila, si vous avez des idées je suis preneur....
je m'appel christophe, et j'ai besoin de conseils pour choisir des arbres.
j'habite depuis l'automne dernier dans une nouvelle maison (dans le 49) entourée d'un parc de 18500m² plutot bien planté et composé d'essences diverses (dont un jeune cypres chauve que j'adore).
Mais il il y a une partie proche de la maison (à peu pres 2500m²) qui etait composée de lande, tout a été coupé il y a 5 ou 6 ans. J'aimerai sur cet espace créer une sorte de sous bois/petite forêt. Il y a déjà pas mal de petits chênes (moins d'un mètre) qui poussent.
le sol est pauvre, sablonneux et sec (le lieu dit s'appel le gué de la lande!) , c'est un ancienne petite carrière de sable.
J'aimerai trouver des arbres à marier aux chênes pour créer ce sous bois.
J'ai deja planté deux châtaigniers, et des noisetiers. Mais pour le reste je sêche. Je pensais à des frênes hêtres....et si possible à croissance assez rapide
Mais je peux également planter des arbres plus "exotiques", mais pas d'acacia ni de résineux car j'en ai déjà plein...
voila, si vous avez des idées je suis preneur....
Planfor Pépiniériste, près de Mont-de-Marsan (dép. Landes) |
Salut Christophe,
"était composée de lande, tout a été coupé il y a 5 ou 6 ans"
Que reste-t-il exactement ? Une lande rase ? Hormis ces jeunes chênes, des arbustes ont-ils repoussé depuis ?
Le meilleur conseil qu'on puisse te donner est celui d'observer les plantes qui poussent dans le secteur, dans le ou les biotopes qui correspondent à ceux de ton terrain.
La transformation d'un biotope est délicate à obtenir à court terme (si on veut intervenir le moins possible) mais possible (car naturelle) et passionnante (pour peu qu'on s'y intéresse un minimum).
Évolution d'un biotope (à grands traits) :
Prairie/Lande > Bosquet arbustif > Petit bois > Forêt
S'implantent en premier lieu des arbustes et arbres dits "pionniers", qui se contentent de peu d'humus et apprécient une bonne exposition.
Ces pionniers offrent à leur tour un habitat plus humifère (fournissent de la matière organique au fil des saisons) et plus longtemps ombragé aux premières années de vie des essences plus hautes. En s'élevant, ces essences font de l'ombre (au sens figuré et littéral) aux pionniers qui finissent par disparaitre (les individus meurent, raison de leur espérance de vie peu élevée, l'espèce se disperse à la marge) : la forêt est en devenir et est déjà prête à s'étendre.
Enfin lorsque les essences les plus hautes sont installées, des essences dites de "clairière" (ou "trouée", "lisière") peuvent prendre place, pour profiter d'une épaisse couche d'humus, de l'ambiance humide et de la mi-ombre/ombre toute l'année.
Sur une lande c'est un peu plus compliqué car la couche arable est très fine : les espèces ont du mal à s'y implanter durablement, y compris les pionnières. Pour cette raison la lande est un biotope quasi permanent dans le temps (équilibré).
On peut toutefois infléchir le cours des choses en apportant de l'humus, autrement dit du bois :
_ soit de façon active : voir BRF
_ soit de façon passive : laisser bois morts et feuilles mortes, laisser toute plante qui veuille bien pousser quitte à ce qu'elle meure ensuite (autrement dit ne pas nettoyer)
Cela alimentera faune et flore, et entrainera le processus d'humification. Ici réside le secret de la réussite de ton projet à long terme puisque similaire aux processus naturels.
Un peu de concret (avis perso sur ce que je ferais) :
_ laisser les jeunes chênes, quitte à les éclaircir plus tard (s'ils survivent des décennies, ce qui n'est pas encore dit) : soit ils constitueront une futaie, soit ils seront source de matière organique tout en créant un couvert végétal d'ici là
_ maintenant > promenades dans les landes de la région (et voir internet : +flore +lande +anjou), répertorier les espèces d'arbres et arbustes
_ à l'automne
> apporter au sol feuilles mortes, bois mort, chutes de tailles voire BRF si moyens (feuillus uniquement)
> premières plantations
- d'arbre pionnier type Bouleau (Betula pendula, nana) sur les reliefs exposés
- d'arbuste pionnier type Genêt (Genista anglica et sagittalis, Spartium junceum) : pourront s'installer au pied les semis spontanés de bouleau
- d'arbre de clairière plutôt dans les fonds abrités (un peu plus d'humus, mi-ombre) type Charme (Carpinus betulus et coreana), Hêtre (Fagus sylvatica) et Frêne (Fraxinus excelsior, pennsylvanica)
Le Robinier (Robinia pseudoacacia) conviendrait mais je l'écarterais car trop invasif.
Châtaignier (acidophile) et Noisetier (pionnier) sont effectivement des bons choix. Attention toutefois au noisetier qui peut être difficile à maitriser (inconvénient de son avantage) car il rejette et drageonne copieusement : mieux vaut se limiter à quelques bosquets ponctuels, pourquoi pas des variétés greffées (idem châtaignier) pour joindre l'agréable à l'utile.
On peut également tenter Aubépine (Crataegus laevigata, monogyna), Clématite (Clematis vitalba) et Chèvrefeuille (Lonicera caprifolium puis periclymenum), qui grosso modo réclament tête au soleil/mi-ombre et pied au frais (arbustes de lisière), pour avoir quelques fleurs...
Quant aux essences exotiques, c'est possible mais je serais très prudent : une "acclimatation facile" traduit souvent un caractère coriace voire invasif, ainsi ce type de plantation se fait en principe en isolé (et surtout pas au milieu d'un biotope en pleine élaboration).
A l'inverse on peut (on devrait) "s'amuser" à implanter des espèces en perdition dans la région (comme Epipactis atrorubens et Monotropa hypopitys) pour que le parc ne soit pas seulement ornemental, mais devienne aussi un semblant de "milieu protégé" (bien que privé).
source :
http://www.loire-anjou-environnement.fr ... anjou.html
Enfin concernant la vitesse de croissance, notons que les espèces pionnières sont des championnes en la matière puisque, par définition, leur cycle est court (comparativement aux autres essences). Cela dit, châtaignier, charme, frêne et mélèze peuvent être très rapide s'ils trouvent leur place.
Edit :
Je viens de penser également au Mélèze (Larix decidua et hybrides) qui est peu fréquent (trop peu) et de belle vigueur (pionnier). Sans vouloir en couvrir la lande, on peut avantageusement y installer un ou deux sujets en point d'orgue, à l'arrière plan. C'est un conifère mais caduc : aiguilles rousses à l'automne et silhouette de sa structure en hiver joueront par leurs contrastes avec les essences actuelles.
"était composée de lande, tout a été coupé il y a 5 ou 6 ans"
Que reste-t-il exactement ? Une lande rase ? Hormis ces jeunes chênes, des arbustes ont-ils repoussé depuis ?
Le meilleur conseil qu'on puisse te donner est celui d'observer les plantes qui poussent dans le secteur, dans le ou les biotopes qui correspondent à ceux de ton terrain.
La transformation d'un biotope est délicate à obtenir à court terme (si on veut intervenir le moins possible) mais possible (car naturelle) et passionnante (pour peu qu'on s'y intéresse un minimum).
Évolution d'un biotope (à grands traits) :
Prairie/Lande > Bosquet arbustif > Petit bois > Forêt
S'implantent en premier lieu des arbustes et arbres dits "pionniers", qui se contentent de peu d'humus et apprécient une bonne exposition.
Ces pionniers offrent à leur tour un habitat plus humifère (fournissent de la matière organique au fil des saisons) et plus longtemps ombragé aux premières années de vie des essences plus hautes. En s'élevant, ces essences font de l'ombre (au sens figuré et littéral) aux pionniers qui finissent par disparaitre (les individus meurent, raison de leur espérance de vie peu élevée, l'espèce se disperse à la marge) : la forêt est en devenir et est déjà prête à s'étendre.
Enfin lorsque les essences les plus hautes sont installées, des essences dites de "clairière" (ou "trouée", "lisière") peuvent prendre place, pour profiter d'une épaisse couche d'humus, de l'ambiance humide et de la mi-ombre/ombre toute l'année.
Sur une lande c'est un peu plus compliqué car la couche arable est très fine : les espèces ont du mal à s'y implanter durablement, y compris les pionnières. Pour cette raison la lande est un biotope quasi permanent dans le temps (équilibré).
On peut toutefois infléchir le cours des choses en apportant de l'humus, autrement dit du bois :
_ soit de façon active : voir BRF
_ soit de façon passive : laisser bois morts et feuilles mortes, laisser toute plante qui veuille bien pousser quitte à ce qu'elle meure ensuite (autrement dit ne pas nettoyer)
Cela alimentera faune et flore, et entrainera le processus d'humification. Ici réside le secret de la réussite de ton projet à long terme puisque similaire aux processus naturels.
Un peu de concret (avis perso sur ce que je ferais) :
_ laisser les jeunes chênes, quitte à les éclaircir plus tard (s'ils survivent des décennies, ce qui n'est pas encore dit) : soit ils constitueront une futaie, soit ils seront source de matière organique tout en créant un couvert végétal d'ici là
_ maintenant > promenades dans les landes de la région (et voir internet : +flore +lande +anjou), répertorier les espèces d'arbres et arbustes
_ à l'automne
> apporter au sol feuilles mortes, bois mort, chutes de tailles voire BRF si moyens (feuillus uniquement)
> premières plantations
- d'arbre pionnier type Bouleau (Betula pendula, nana) sur les reliefs exposés
- d'arbuste pionnier type Genêt (Genista anglica et sagittalis, Spartium junceum) : pourront s'installer au pied les semis spontanés de bouleau
- d'arbre de clairière plutôt dans les fonds abrités (un peu plus d'humus, mi-ombre) type Charme (Carpinus betulus et coreana), Hêtre (Fagus sylvatica) et Frêne (Fraxinus excelsior, pennsylvanica)
Le Robinier (Robinia pseudoacacia) conviendrait mais je l'écarterais car trop invasif.
Châtaignier (acidophile) et Noisetier (pionnier) sont effectivement des bons choix. Attention toutefois au noisetier qui peut être difficile à maitriser (inconvénient de son avantage) car il rejette et drageonne copieusement : mieux vaut se limiter à quelques bosquets ponctuels, pourquoi pas des variétés greffées (idem châtaignier) pour joindre l'agréable à l'utile.
On peut également tenter Aubépine (Crataegus laevigata, monogyna), Clématite (Clematis vitalba) et Chèvrefeuille (Lonicera caprifolium puis periclymenum), qui grosso modo réclament tête au soleil/mi-ombre et pied au frais (arbustes de lisière), pour avoir quelques fleurs...
Quant aux essences exotiques, c'est possible mais je serais très prudent : une "acclimatation facile" traduit souvent un caractère coriace voire invasif, ainsi ce type de plantation se fait en principe en isolé (et surtout pas au milieu d'un biotope en pleine élaboration).
A l'inverse on peut (on devrait) "s'amuser" à implanter des espèces en perdition dans la région (comme Epipactis atrorubens et Monotropa hypopitys) pour que le parc ne soit pas seulement ornemental, mais devienne aussi un semblant de "milieu protégé" (bien que privé).
source :
http://www.loire-anjou-environnement.fr ... anjou.html
Enfin concernant la vitesse de croissance, notons que les espèces pionnières sont des championnes en la matière puisque, par définition, leur cycle est court (comparativement aux autres essences). Cela dit, châtaignier, charme, frêne et mélèze peuvent être très rapide s'ils trouvent leur place.
Edit :
Je viens de penser également au Mélèze (Larix decidua et hybrides) qui est peu fréquent (trop peu) et de belle vigueur (pionnier). Sans vouloir en couvrir la lande, on peut avantageusement y installer un ou deux sujets en point d'orgue, à l'arrière plan. C'est un conifère mais caduc : aiguilles rousses à l'automne et silhouette de sa structure en hiver joueront par leurs contrastes avec les essences actuelles.
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Grand merci Florent,
c'est exactement les reponses que j'attendais!
voici 2 photos prises ce matin:
tu peux voir qu'il y a pas mal de dechets au sol, il y a aussi un "gros" tas de feuilles/bogues/chataignes de chataigner issu de ce que j'ai ramassé cet automne, quelques chataignes ont germées...je l'etalerais peut etre cet hiver avec ce que je vais encore ramasser. Il y a aussi de la bruyere sur quasi toute la surface.
sinon pour les espèces pionnières, il y a des pins que je coupe car j'en ai deja 4 enormes dont un qui des chenilles...
pour le reste c'est principalement des chênes des boulots et quelques petits arbustes dont je en connait pas encore le nom.
en ce qui concerne les genets et les acacias, j'en suis envahi dans certaines partie du parc, je n'ai donc pas envi d'en implanter dans celle-ci
pour les essences exotiques je te suis, et je vais meme suivre tes conseils (en amoureux de la nature je suis) et essayer de trouver des Epipactis atrorubens et Monotropa hypopitys et autres essences regionales
je n'avais pas pensé au mélèze (qui s'approche un peu de mon cypres chauve), mais c'est une tres bonne idée et son bois est aussi tres interressant en menuiserie exterieur.
je vais continuer à éplucher ton message afin de me faire une petite liste des plans à trouver cet automne.
en tous cas j'ai bien asimilé le fait que de changer ces biotopene se fera pas en claquant des doigts, mais en respectant un processus naturel, ce qui finalement coule de source
et pour finir une photo du "parc" vue sud-est.
et encore un grand merci d'avoir formulé une reponse aussi complete!
c'est exactement les reponses que j'attendais!
voici 2 photos prises ce matin:
tu peux voir qu'il y a pas mal de dechets au sol, il y a aussi un "gros" tas de feuilles/bogues/chataignes de chataigner issu de ce que j'ai ramassé cet automne, quelques chataignes ont germées...je l'etalerais peut etre cet hiver avec ce que je vais encore ramasser. Il y a aussi de la bruyere sur quasi toute la surface.
sinon pour les espèces pionnières, il y a des pins que je coupe car j'en ai deja 4 enormes dont un qui des chenilles...
pour le reste c'est principalement des chênes des boulots et quelques petits arbustes dont je en connait pas encore le nom.
en ce qui concerne les genets et les acacias, j'en suis envahi dans certaines partie du parc, je n'ai donc pas envi d'en implanter dans celle-ci
pour les essences exotiques je te suis, et je vais meme suivre tes conseils (en amoureux de la nature je suis) et essayer de trouver des Epipactis atrorubens et Monotropa hypopitys et autres essences regionales
je n'avais pas pensé au mélèze (qui s'approche un peu de mon cypres chauve), mais c'est une tres bonne idée et son bois est aussi tres interressant en menuiserie exterieur.
je vais continuer à éplucher ton message afin de me faire une petite liste des plans à trouver cet automne.
en tous cas j'ai bien asimilé le fait que de changer ces biotopene se fera pas en claquant des doigts, mais en respectant un processus naturel, ce qui finalement coule de source
et pour finir une photo du "parc" vue sud-est.
et encore un grand merci d'avoir formulé une reponse aussi complete!
Bah de rien... je trouve l'idée formidable (bien loin de ce qui se fait habituellement) et je me plais à y participer (modestement), même à distance. Mieux, je me suis accordé le privilège d'être au premier rang pour contempler et apprendre car c'est toi qui, dans quelques années, nous enseignera comment on "fait" une forêt, tel un personnage germé de l'univers de Giono...
http://www.youtube.com/vide?v=bH-oS2OGI_o
"pas mal de dechets au sol, il y a aussi un "gros" tas de feuilles/bogues/chataignes de chataigner "
Ce genre de litière est précieuse, l'idéal étant d'en récolter un max chaque année et de gérer le stock au mieux.
En fait pour obtenir une "forêt" l'idée n'est pas tant de planter des trucs forestiers et nettoyer le reste, car tes enjeux et moyens ne sont pas ceux de la sylviculture (même si tu peux procéder ainsi à petite échelle). L'idée est plutôt de s'inspirer de la nature en lui donnant un coup de pouce (obtenir en 50 ans ce qu'elle aurait produit elle-même en 2 ou 3 siècles de quiétude), autrement dit en "fabricant" un sol (pédogénèse). La végétation (et sa prospérité à long terme !) n'est que la conséquence d'un sol propre à l'accueillir (c'est du moins mon raisonnement, après chacun fait comme il veut/peut).
La 1ère grande ligne, pour optimiser la "terra-formation" de ce "désert", est d'apporter un maximum de matière organique (MO) autrement dit (en simplifiant) du carbone C (matière "sèche") et de l'azote N (matière "molle" ou "verte").
Dans la nature ces 2 apports se font de façon progressive (d'année en année) et concomitante (sur un bilan annuel) > production de C par les feuilles et rameaux morts (automne, hiver) et de N par la vie du sol (printemps, été). L'un et l'autre s'auto-alimentent et s'inscrivent dans un cycle :
MO > dépolymérisation de ligno-cellulose (C) par les champignons en consommant du N > gîte et couvert pour les bactéries > colonisation d'autres bestioles > appel des lombrics = enfouissement de la MO et remontée des minéraux = fabrication d'humus > augmentation de la biomasse > production de MO disponible (C+N)
En résumé, pour lancer la machine, apporter sur le sol de la matière carbonée.
La 2ème grande ligne est de créer un couvert végétal pour :
_ fixer et protéger la litière > limite les extrêmes météo (chaleur, sècheresse, vent, gel, forte pluie etc.) et leurs conséquences (érosion, ruissellement, lessivage) > augmentation de la vie du sol
_ apporter de l'azote > compenser sa conso par les champignons (qui vont le puiser dans le sol) > limiter la carence des jeunes plants.
Ce rôle peut être joué par des légumineuses (Fabacées) qui fixent l'azote atmosphérique (grâce aux rhizobium).
Parmis ces légumineuses tu as l'acacia, le robinier et le genêt. Ainsi ces espèces s'implantent presque n'importe où puisqu'elles n'ont pas besoin d'un sol riche en nutriments.
Si tu ne veux pas de genêt, tu peux semer : fenugrec, lupin, luzerne, pois, soja, trèfle
Personnellement je tenterais un truc > semis en septembre (veille d'un jour de pluie) puis épandage de litière par dessus > en poussant la végétation va offrir un couvert aux intempéries, les racines vont labourer le sol (aération, hydratation), puis les plantes vont mourir (aux premiers gels) fournissant de la MO supplémentaire disponible pour l'année suivante.
Autres idées en vrac, toujours pour optimiser sans grands frais :
1. Je vois que tu as des grands bouleaux, on peut en tirer profit (à la faveur des vents d'ouest) : laisser en jachère (cesser de passer la tondeuse) ce secteur pendant 2-3 ans. Tu peux obtenir facilement (et gratuitement) des dizaines/centaines de jeunes plants. On peut palier à l'effet moche d'une jachère en semant une "prairie fleurie" et/ou "mellifère" (si elle est bien choisie/réalisée elle prendra le dessus), ce qui ne serait pas laid du tout en fond de pelouse.
Avantages : esthétique (écrin qui va rehausser, par sa démarcation de la pelouse et ses points de couleurs, les sujets isolés et la haie champêtre de l'arrière plan), augmentation notable de la bio-diversité (dont profiteront tes autres plantes : fructification, lutte biologique des auxiliaires [qu'est-ce que je peux détester (secrètement) cette pédagogie anthropocentriste]...), réduction relative du temps de tonte (et "accessoirement" de la conso de pétrole), régénération du sol (tassé et appauvri par les tontes, cf le niveau de sècheresse de la pelouse), réduction de la facture chez le pépiniériste
Inconvénients : jalousie du voisinage, excès d’oisiveté possible, menace d'une satisfaction outrecuidante du soi et coût de quelques paquets de graines ?
2. Je reviens aux jeunes chênes. Ils se comportent comme des pionniers (probablement aidés par les vestiges de l'écosystème d'il y a 5-6 ans), il faut donc les considérer comme tels. S'ils arrivent à s'implanter, il est important de les préserver car ils seront toujours plus rustiques que des arbres transplantés et ils sont une bonne base pour la suite du processus (couvert végétal + production MO)
S'ils sont trop denses, les éclaircir un peu (par exemple tous les mètres ?) en supprimant (voire en transplantant) les plus fragiles pour privilégier les plus forts (limite la concurrence). Inutile d'être radical, cela peut s'échelonner d'année en année, dès qu'on perçoit les effets de cette concurrence (croissance limitée, étiolement du feuillage bas etc.).
3. Constituer des "ilots" de végétation performants plutôt que de chercher à tout couvrir de litière d'un coup car :
_ Dans l'idée d'aller le plus vite possible, une telle surface demanderait de gros moyens techniques pour un particulier (épandage massif de BRF > environ 500 m3 pour 20 cm sur 2500 m2)
_ On aura beaucoup de mal à maintenir des plantations dans les parties les plus érodées/sèches de la lande, le travail sera douloureux parfois vain, la litière sera gaspillée (rendement médiocre de l'opération).
_ Les ilots constitueront une base durable, avec beaucoup moins d'entretien, l'essentiel du travail étant fait par la nature elle même (rendement maximisé).
Même s'ils seront au départ isolés les uns des autres, ils formeront chacun une "zone d'influence positive" grandissante d'année en année tout autour d'eux : retenue de l'humus en amont de la pente, décompactage et enrichissement du sol par le système racinaire, constitution de secteurs abrités (du vent coté Est si le dominant est Ouest, des gelées matinales coté Ouest, du soleil coté Nord, des vents froids coté Sud)
Tout cela générant des "micro-biotopes" qui finiront par se joindre entre eux. D'où l'idée (tout ça pour ça) de ne pas trop étaler le ""gros" tas de feuilles/bogues/chataignes" un peu partout mais plutôt de l'utiliser en couche conséquente (10-15 cm, voire 20-30 cm dans l'idéal) d'ilôt en ilôt.
Ces ilôts seront aménagés/entretenus de préférence dans les zones déjà végétalisées, soldats de cette conquête (se sont déjà les plus performantes pour la transformation donc ce sont celles qu'il faut privilégier).
4. Baliser (petits piquets, pierres) quelques sentiers bien choisis (là où le sol est le plus pauvre) pour réduire le piétinement au minimum utile. J'imagine que ton terrain n'est pas un camp de boyscouts mais, toujours pour optimiser l'affaire, la circulation cumulée pour les travaux n'est pas à négliger (surtout les premières années).
Au delà de ça, le réseau de sentiers donnera très vite à la lande un aspect moins "friche", la vie se concentrant au niveau des ilots, et constituera les prémices des futurs sentiers "forestiers". Il faudra de toute façon les prévoir pour te promener dans ton "petit bois" et l'entretenir, autant y penser maintenant (faire un peu de paysagisme).
5. Je laisserais la rocaille (second plan sur photo 2), elle abritera (si ce n'est déjà le cas) une faune qui peut servir, par exemple le carabe qui est un grand prédateur de nuisibles.
Pour illustrer le principe, en rose les sentiers, en bleu les ilôts :
http://www.youtube.com/vide?v=bH-oS2OGI_o
"pas mal de dechets au sol, il y a aussi un "gros" tas de feuilles/bogues/chataignes de chataigner "
Ce genre de litière est précieuse, l'idéal étant d'en récolter un max chaque année et de gérer le stock au mieux.
En fait pour obtenir une "forêt" l'idée n'est pas tant de planter des trucs forestiers et nettoyer le reste, car tes enjeux et moyens ne sont pas ceux de la sylviculture (même si tu peux procéder ainsi à petite échelle). L'idée est plutôt de s'inspirer de la nature en lui donnant un coup de pouce (obtenir en 50 ans ce qu'elle aurait produit elle-même en 2 ou 3 siècles de quiétude), autrement dit en "fabricant" un sol (pédogénèse). La végétation (et sa prospérité à long terme !) n'est que la conséquence d'un sol propre à l'accueillir (c'est du moins mon raisonnement, après chacun fait comme il veut/peut).
La 1ère grande ligne, pour optimiser la "terra-formation" de ce "désert", est d'apporter un maximum de matière organique (MO) autrement dit (en simplifiant) du carbone C (matière "sèche") et de l'azote N (matière "molle" ou "verte").
Dans la nature ces 2 apports se font de façon progressive (d'année en année) et concomitante (sur un bilan annuel) > production de C par les feuilles et rameaux morts (automne, hiver) et de N par la vie du sol (printemps, été). L'un et l'autre s'auto-alimentent et s'inscrivent dans un cycle :
MO > dépolymérisation de ligno-cellulose (C) par les champignons en consommant du N > gîte et couvert pour les bactéries > colonisation d'autres bestioles > appel des lombrics = enfouissement de la MO et remontée des minéraux = fabrication d'humus > augmentation de la biomasse > production de MO disponible (C+N)
En résumé, pour lancer la machine, apporter sur le sol de la matière carbonée.
La 2ème grande ligne est de créer un couvert végétal pour :
_ fixer et protéger la litière > limite les extrêmes météo (chaleur, sècheresse, vent, gel, forte pluie etc.) et leurs conséquences (érosion, ruissellement, lessivage) > augmentation de la vie du sol
_ apporter de l'azote > compenser sa conso par les champignons (qui vont le puiser dans le sol) > limiter la carence des jeunes plants.
Ce rôle peut être joué par des légumineuses (Fabacées) qui fixent l'azote atmosphérique (grâce aux rhizobium).
Parmis ces légumineuses tu as l'acacia, le robinier et le genêt. Ainsi ces espèces s'implantent presque n'importe où puisqu'elles n'ont pas besoin d'un sol riche en nutriments.
Si tu ne veux pas de genêt, tu peux semer : fenugrec, lupin, luzerne, pois, soja, trèfle
Personnellement je tenterais un truc > semis en septembre (veille d'un jour de pluie) puis épandage de litière par dessus > en poussant la végétation va offrir un couvert aux intempéries, les racines vont labourer le sol (aération, hydratation), puis les plantes vont mourir (aux premiers gels) fournissant de la MO supplémentaire disponible pour l'année suivante.
Autres idées en vrac, toujours pour optimiser sans grands frais :
1. Je vois que tu as des grands bouleaux, on peut en tirer profit (à la faveur des vents d'ouest) : laisser en jachère (cesser de passer la tondeuse) ce secteur pendant 2-3 ans. Tu peux obtenir facilement (et gratuitement) des dizaines/centaines de jeunes plants. On peut palier à l'effet moche d'une jachère en semant une "prairie fleurie" et/ou "mellifère" (si elle est bien choisie/réalisée elle prendra le dessus), ce qui ne serait pas laid du tout en fond de pelouse.
Avantages : esthétique (écrin qui va rehausser, par sa démarcation de la pelouse et ses points de couleurs, les sujets isolés et la haie champêtre de l'arrière plan), augmentation notable de la bio-diversité (dont profiteront tes autres plantes : fructification, lutte biologique des auxiliaires [qu'est-ce que je peux détester (secrètement) cette pédagogie anthropocentriste]...), réduction relative du temps de tonte (et "accessoirement" de la conso de pétrole), régénération du sol (tassé et appauvri par les tontes, cf le niveau de sècheresse de la pelouse), réduction de la facture chez le pépiniériste
Inconvénients : jalousie du voisinage, excès d’oisiveté possible, menace d'une satisfaction outrecuidante du soi et coût de quelques paquets de graines ?
2. Je reviens aux jeunes chênes. Ils se comportent comme des pionniers (probablement aidés par les vestiges de l'écosystème d'il y a 5-6 ans), il faut donc les considérer comme tels. S'ils arrivent à s'implanter, il est important de les préserver car ils seront toujours plus rustiques que des arbres transplantés et ils sont une bonne base pour la suite du processus (couvert végétal + production MO)
S'ils sont trop denses, les éclaircir un peu (par exemple tous les mètres ?) en supprimant (voire en transplantant) les plus fragiles pour privilégier les plus forts (limite la concurrence). Inutile d'être radical, cela peut s'échelonner d'année en année, dès qu'on perçoit les effets de cette concurrence (croissance limitée, étiolement du feuillage bas etc.).
3. Constituer des "ilots" de végétation performants plutôt que de chercher à tout couvrir de litière d'un coup car :
_ Dans l'idée d'aller le plus vite possible, une telle surface demanderait de gros moyens techniques pour un particulier (épandage massif de BRF > environ 500 m3 pour 20 cm sur 2500 m2)
_ On aura beaucoup de mal à maintenir des plantations dans les parties les plus érodées/sèches de la lande, le travail sera douloureux parfois vain, la litière sera gaspillée (rendement médiocre de l'opération).
_ Les ilots constitueront une base durable, avec beaucoup moins d'entretien, l'essentiel du travail étant fait par la nature elle même (rendement maximisé).
Même s'ils seront au départ isolés les uns des autres, ils formeront chacun une "zone d'influence positive" grandissante d'année en année tout autour d'eux : retenue de l'humus en amont de la pente, décompactage et enrichissement du sol par le système racinaire, constitution de secteurs abrités (du vent coté Est si le dominant est Ouest, des gelées matinales coté Ouest, du soleil coté Nord, des vents froids coté Sud)
Tout cela générant des "micro-biotopes" qui finiront par se joindre entre eux. D'où l'idée (tout ça pour ça) de ne pas trop étaler le ""gros" tas de feuilles/bogues/chataignes" un peu partout mais plutôt de l'utiliser en couche conséquente (10-15 cm, voire 20-30 cm dans l'idéal) d'ilôt en ilôt.
Ces ilôts seront aménagés/entretenus de préférence dans les zones déjà végétalisées, soldats de cette conquête (se sont déjà les plus performantes pour la transformation donc ce sont celles qu'il faut privilégier).
4. Baliser (petits piquets, pierres) quelques sentiers bien choisis (là où le sol est le plus pauvre) pour réduire le piétinement au minimum utile. J'imagine que ton terrain n'est pas un camp de boyscouts mais, toujours pour optimiser l'affaire, la circulation cumulée pour les travaux n'est pas à négliger (surtout les premières années).
Au delà de ça, le réseau de sentiers donnera très vite à la lande un aspect moins "friche", la vie se concentrant au niveau des ilots, et constituera les prémices des futurs sentiers "forestiers". Il faudra de toute façon les prévoir pour te promener dans ton "petit bois" et l'entretenir, autant y penser maintenant (faire un peu de paysagisme).
5. Je laisserais la rocaille (second plan sur photo 2), elle abritera (si ce n'est déjà le cas) une faune qui peut servir, par exemple le carabe qui est un grand prédateur de nuisibles.
Pour illustrer le principe, en rose les sentiers, en bleu les ilôts :
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ouahou!
je ne sais pas quel est ton métier, mais si tu ne travailles pas dans le domaine, tu peux y songer!
encore merci....
j'ai bien saisi le coup de la matière organique, je vais donc dès cet automne refaire des tas de feuilles de chênes et autres châtaigniers sans les étaler et, suivant mon courage je peux ramasser quelques m3 de feuilles.
Dans cette même zone j'ai un gros tas de débris (tailles de laurier sauce/sapin/pin) qui date du printemps et qui est déjà habité par un bon nombre de bestioles.
C'est d'ailleurs le tas de feuilles de chataigniers que tu as confondu avec de la rocaille (photo 2 pas tres nette). j'ai d'ailleurs une grosse population le lézard vert (je suis un grand amateur de reptiles et d'amphibiens).....mais pour l'instant pas de petite couleuvres ou autres cousine....quelques orvets, des grenouilles rousses, 1 rainette et une salamandre; mais la n'est pas le sujet.
dans la fameuse zone à reboiser, le sol est surtout recouvert de bruyère, est ce que tu crois qu'il faut que j'enlève tout (au risque de bouleverser ce biotope) pour y semer d'autres plantes ou est ce que je peux me contenter de créer ces fameux ilots?
je vais laisser les petits chênes, boulots et le châtaigniers faire leur vie en éclairsicant si besoin.
je commence à y prendre gout, et d'un projet que je voulais "rapide", je me tourne vers un challenge (grâce à toi) qui consiste à faire évoluer un biotope vers un autre en respectant les cycles naturels, ce qui doit d'ailleurs être la méthode la plus pérenne.
Quand à la prairie fleuries j'en ai semer un peut cet année, mais faute d'arrosage rien n'a levé.
La photo sur laquelle tu as semé avec beaucoup plus de succès que moi de la prairie est écrasée, les boulots dans le fond mesures pas loin de 20m de haut et son distants de 150m par rapport au point de prise de la photo et du coup je garde cette espace "libre" pour jouer avec les enfants et donner la "profondeur" au parc.
Il y pousse également pas mal de plantes sauvages (avec entre autre quelques orchis...), je ne suis pas un acharné de la tondeuse, heureusement, car sinon j'y passerai tous mes we!
Encore merci pour tous ces renseignements, et le temps que tu y passe
"même à distance."c'est loin ou pas? car si tu veux venir voir le "chantier" c'est possible....
je ne sais pas quel est ton métier, mais si tu ne travailles pas dans le domaine, tu peux y songer!
encore merci....
j'ai bien saisi le coup de la matière organique, je vais donc dès cet automne refaire des tas de feuilles de chênes et autres châtaigniers sans les étaler et, suivant mon courage je peux ramasser quelques m3 de feuilles.
Dans cette même zone j'ai un gros tas de débris (tailles de laurier sauce/sapin/pin) qui date du printemps et qui est déjà habité par un bon nombre de bestioles.
C'est d'ailleurs le tas de feuilles de chataigniers que tu as confondu avec de la rocaille (photo 2 pas tres nette). j'ai d'ailleurs une grosse population le lézard vert (je suis un grand amateur de reptiles et d'amphibiens).....mais pour l'instant pas de petite couleuvres ou autres cousine....quelques orvets, des grenouilles rousses, 1 rainette et une salamandre; mais la n'est pas le sujet.
dans la fameuse zone à reboiser, le sol est surtout recouvert de bruyère, est ce que tu crois qu'il faut que j'enlève tout (au risque de bouleverser ce biotope) pour y semer d'autres plantes ou est ce que je peux me contenter de créer ces fameux ilots?
je vais laisser les petits chênes, boulots et le châtaigniers faire leur vie en éclairsicant si besoin.
je commence à y prendre gout, et d'un projet que je voulais "rapide", je me tourne vers un challenge (grâce à toi) qui consiste à faire évoluer un biotope vers un autre en respectant les cycles naturels, ce qui doit d'ailleurs être la méthode la plus pérenne.
Quand à la prairie fleuries j'en ai semer un peut cet année, mais faute d'arrosage rien n'a levé.
La photo sur laquelle tu as semé avec beaucoup plus de succès que moi de la prairie est écrasée, les boulots dans le fond mesures pas loin de 20m de haut et son distants de 150m par rapport au point de prise de la photo et du coup je garde cette espace "libre" pour jouer avec les enfants et donner la "profondeur" au parc.
Il y pousse également pas mal de plantes sauvages (avec entre autre quelques orchis...), je ne suis pas un acharné de la tondeuse, heureusement, car sinon j'y passerai tous mes we!
Encore merci pour tous ces renseignements, et le temps que tu y passe
"même à distance."c'est loin ou pas? car si tu veux venir voir le "chantier" c'est possible....
Désolé pour la réponse tardive, j'ai dû m'absenter.
"je ne sais pas quel est ton métier, mais si tu ne travailles pas dans le domaine, tu peux y songer!"
Moui... pour le moment je fais juste part de mes réflexions naissantes dans le domaine. En terme de business plan c'est lamentable mais j'en tire tout de même quelques bénéfices (si la connaissance a un coût, son partage n'a pas de prix).
Je suis surtout curieux et un autodidacte patenté. Par ailleurs je fais du bonsaï depuis deux ans, autrement dit la culture d'arbres en pot, ce qui m'a donc amené à m'interroger sur le fonctionnement d'un arbre d'une part et celui d'un sol (ici fort limité) d'autre part. J'ai ainsi trouvé deux paternités qui font sens, d'après moi, dans ces deux domaines : Francis Hallé pour les arbres, le couple Bourguignon pour les sols.
"je vais donc dès cet automne refaire des tas de feuilles de chênes et autres châtaigniers sans les étaler"
Il suffit de les mettre (en priorité) directement au pied des arbres/arbustes existants (façon paillis, sur au moins 10 cm).
S'il y en a plus, étendre ces surfaces (les zones périphériques aux surfaces déjà paillées seront les plus faciles à "ensemencer") et/ou pailler des portions où tu envisages de planter : cela prépare le terrain > amène la vie > décompacte le sol > facilite la plantation et la reprise des végétaux > plus de réussite, moins d'entretien.
Tu peux aussi mettre le bois mort qui, naturellement, tombe au pied des arbres. Cela augmente la masse de champignons lignivores, fournit le gîte à certains prédateurs "auxiliaires" (type carabe) et limite l'érosion (feuilles emportées par le vent, le ruissellement).
"C'est d'ailleurs le tas de feuilles de châtaigniers que tu as confondu avec de la rocaille"
Eurf... mea culpa, j'imaginais que tu en avais plus que ça. Maintenant je ne suis plus du tout sûr que ça vaille le coup de l'étaler (surtout si des châtaigniers poussent dedans) car, rien que sur la zone montrée par la photo, il faudrait 10 tas comme celui là pour couvrir les ilots que j'ai matérialisé en bleu...
Ce tas est d'ailleurs assez représentatif de ce qu'il faut idéalement en épaisseur pour la litière des ilots.
Donc à mon avis :
_ laisser ce tas qui constitue ton 1er ilot de litière/végétation (ça se fête)
_ consacrer la future litière au pied des arbres (zones bleues, plus petites que sur le dessin s'il le faut, s'élargissant d'année en année fonction de ce que tu peux leur apporter).
"Dans cette même zone j'ai un gros tas de débris (tailles de laurier sauce/sapin/pin) qui date du printemps et qui est déjà habité par un bon nombre de bestioles."
J'imagine que cette sélection n'est pas due au hasard...
Effectivement cela ne pourra pas servir pour l'aggradation de ton sol mais plutôt de gîte à la faune. La plupart des conifères, et dans une moindre mesure les aromatiques et odorifères, sont riches en terpènes (hydrocarbure végétal > antiseptique, insecticide et fongicide) qui rendent leur bois lent à décomposer, inhibiteur pour de nombreuses plantes et acidifiant du sol.
On peut aussi utiliser ces produits en paillis essence par essence (le pin au pied du pin, etc.) et éventuellement pour les espèces dites de terre de bruyère.
"dans la fameuse zone à reboiser, le sol est surtout recouvert de bruyère, est ce que tu crois qu'il faut que j'enlève tout (au risque de bouleverser ce biotope) pour y semer d'autres plantes ou est ce que je peux me contenter de créer ces fameux ilots?"
Tout enlever surtout pas. Toute végétation présente sur la lande est un pas supplémentaire vers ton objectif car elle :
_ fixe et protège le sol des extrêmes climatiques (sableux = instable)
_ fournit de la MO en mourrant (peu mais non négligeable sur ce genre de terrain)
_ attire et fixe flore et faune microbienne (rare pour le moment)
_ puise et fixe les nutriments (sableux = lessivable)
La bruyère s'y implante car le sol et l'exposition lui conviennent aujourd'hui. En poussant les arbres produiront de l'ombre (fraicheur relative, luminosité réduite) et ton sol va se modifier (pH remonté/stabilisé par la vie du sol) : ces deux simples paramètres évoluant, la bruyère disparaitra d'elle même, signe que le "biotope" change. D'ailleurs elle ne disparaitra pas totalement, elle sera en fait repoussée en lisière du "petit bois".
En attendant elle est d'une grande utilité et il serait absurde de remplacer "de force" une espèce par une autre (la force est toujours coûteuse et pas forcément couronnée de succès).
La forêt est un iceberg. On pense qu'une forêt c'est la somme d'individus d'espèces particulières alors qu'une forêt c'est avant tout (dans le temps et l'espace) un sol : sans sol forestier, pas de forêt. Or ce sol se fabrique, étape par étape, de strate végétale en strate végétale.
Mon modeste point de vue est de tenter de faire (à travers toi) en 50 ans ce que fait seule la nature en 150, d'où l'idée du "coup de pouce" pour aller de 3 à 5 fois plus vite (toute l'idée est là). Il suffit de mimer la nature en augmentant les doses (même si, à notre niveau, ça reste assez caricatural). Exemples :
_ En accumulant de la MO tu apportes en 1 an ce qu'elle aurait produit en 5.
_ En semant par poignées des pionniers (comme le bouleau) une année revient à plusieurs années de semis naturels successifs.
_ En préparant les sols pour l'instant vierges (c'est là que tu peux gagner le plus de temps car une lande rase le reste naturellement très longtemps) tu vas gagner des décennies d'évolution.
Ensuite c'est une question incontournable de génétique : pour avoir un chêne de 50 ans bah il faut attendre 50 ans... Là dessus on ne peut pas jouer, si ce n'est sur la sauvegarde des plants actuels (d'où le principe des zones "protégées", de l'éclaircissement pour favoriser les plus forts etc.) pour que tu ais (toi ou tes enfants) dans 50 ans des arbres forts de 50 ans et non de 30 ou 40 seulement...
Au risque de me répéter, la priorité est donc de préserver tout ce qui peut/veut pousser naturellement, c'est toujours ça de gagné sur la fabrication de ton sol. En sus ça ne demande aucun travail, aucun frais.
Dans ce cas précis, on ne fait que de la gestion de concurrence (par exemple éloigner deux châtaigniers qui poussent à 10 cm l'un de l'autre > l'un des deux mourra ou endommagera l'autre, autant le récupérer et le déplacer).
Et si une espèce tend à disparaitre sous la compétition d'une autre, c'est que le processus fonctionne (là aussi on pourra éventuellement déplacer ces plants mourants vers d'autres zones où ils seront plus utiles et plus vifs).
Les coups de pouce :
_ Apporter de la MO, surtout carbonée (pour alimenter les champignons, début du processus) et de la matière azotée (en mélange ou en couche avec la MC)
> idéalement du BRF de feuillu caduc (le plus rapide)
> toute litière végétale (feuilles, bogues, petit bois mort de feuillu caduc)
> carton (voir "lasagna-bed")
> paille, foin
> copeaux, sciure de feuillu caduc (les scieries en donnent parfois)
> compost et fumier mûrs
> déchets de tonte (sans excès = soit en mélange, soit en fine couche, soit pré-compostée)
_ Créer un couvert végétal (fixation/protection + éléments nutritifs)
> idéalement légumineuses pré-citées
> les dits "engrais verts" autres
Pour toi (peu envahissant, sur terrain sec) me semblent indiqués (du moins à tenter) moutarde blanche, sarrasin (gélifs) et le triticale (graminée qui fournit de la paille), voir ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Engrais_vert
http://fr.ekopedia.org/Engrais_vert
> les vivaces (ex. Erigeron karvinskianus)
> les annuelles/bisannuelles qui se résèment (ex. Oenothera biennis)
Concernant ce couvert il s'agit de faire un peu d'expérimental : difficile de dire ce qui prendra parmi les végétaux cités. La plupart s'implanteront mieux dans les ilots de litière mais certaines peuvent pousser directement dans la lande (c'est le but premier), l'idéal étant entre les pieds de bruyère (ils se protègeront l'un l'autre).
Les coups de pouce supplémentaires :
_ pulvérisation/arrosage de purins (ortie, consoude, valériane) au printemps, sur les zones couvertes (sur les zones nues ce sera en majorité perdu) > attire/nourrit vie microbienne (fonctions "activateur de compost" + fertilisant "véritable")
_ créer du relief sur les parties en pente qui ruissellent/s'érodent, pour retenir eau et humus (voir principe de la "restanque") > les pierres récoltées lors des plantations seront bien utiles
Il y en aurait sûrement d'autres mais le sujet est vaste...
"je commence à y prendre gout, et d'un projet que je voulais "rapide", je me tourne vers un challenge (grâce à toi) qui consiste à faire évoluer un biotope vers un autre en respectant les cycles naturels, ce qui doit d'ailleurs être la méthode la plus pérenne."
La plus pérenne mais aussi la plus logique, la plus facile et peut-être même la plus rapide finalement. Simplement on nous a inculqué que ces deux notions sont incompatibles : aller vite impose de jeter et détruire.
Mais la nature est bien plus merveilleuse : pérennité et rapidité vont dans le même sens de l'évolution, du progrès. Prenons pour exemple tes petits chênes : implantés spontanément, ils seront plus rapides et pérennes que des arbres identiques transplantés depuis une pépinière. Chez ces derniers, pour avoir la même vigueur, il faudrait leur creuser à chacun des fosses de plantation d'un demi mètre cube, avec presque autant de terreau de feuilles. Sans compter sur l'attention qu'il faudra leur prêter au moins un an ou deux (arrosage, oïdium possiblement fatal etc.) et rien ne dit qu'il ne mourront pas tous d'une attaque cryptogamique dans 30 ans (dégénérescence génétique, racinaire endommagé lors de la plantation...) ou d'un coup de vent (pivot coupé ou tordu pour raison commerciale). Tandis que pour tes chênes spontanés, outre l'entretien quasi nul, ce risque est considérablement réduit puisque semés et sélectionnés naturellement : mille glands faibles sont morts donc les quelques survivants que tu observes sont des brutes, avec de jolis pivots sains (à priori) qui dans peu de temps baigneront dans la nappe phréatique.
Cette histoire est un peu celle de la fable "Le lièvre et la tortue"...
Hâtes-toi de prendre ton temps et ce petit bois sera plus que rêve.
"pour l'instant pas de petite couleuvres ou autres cousine....quelques orvets, des grenouilles rousses, 1 rainette et une salamandre"
Je pensais qu'il leur fallait un minimum d'humidité, ce qui est rare sur une lande. C'est le cas de ton terrain ? Il y a de l'eau à proximité ?
Je reviens sur diverses choses :
- Les grands bouleaux
D'après moi cette espèce est celle qui sera la plus efficace (facilité d'installation dans une lande et vitesse de croissance) pour arriver à ton but rapidement : personnellement j'exploiterais à fond cette ressource gratuite.
J'ai peut-être exagéré sur la dimension de la prairie (et reconnais qu'avec toshop c'est plus facile à faire huhu). Il y a peut-être plus malin surtout si tu veux laisser de la pelouse : récupérer de la graine mûre en masse et semer sur toute la lande. Quelques heures de semis t'épargneront plusieurs jours de plantations.
- Le genêt
A mon avis il serait vraiment intéressant pour la première étape de ton petit bois. Il préparerait favorablement le terrain aux arbres car à la fois légumineuse et arbuste (bien plus efficace qu'un trèfle à mon avis). Penses-tu vraiment que ce ne soit pas gérable, sachant que ce n'est qu'une étape et qu'ils disparaitront d'eux-même une fois les arbres installés ?
- Le Taxodium distichum
Vue la sècheresse relative de ton terrain (à en juger la pelouse), je me demande où tu as péché l'idée de planter un cyprès chauve, l'un des rares arbres de cette planète à vivre les pieds dans l'eau... Il est dans un site particulier ?
"je ne sais pas quel est ton métier, mais si tu ne travailles pas dans le domaine, tu peux y songer!"
Moui... pour le moment je fais juste part de mes réflexions naissantes dans le domaine. En terme de business plan c'est lamentable mais j'en tire tout de même quelques bénéfices (si la connaissance a un coût, son partage n'a pas de prix).
Je suis surtout curieux et un autodidacte patenté. Par ailleurs je fais du bonsaï depuis deux ans, autrement dit la culture d'arbres en pot, ce qui m'a donc amené à m'interroger sur le fonctionnement d'un arbre d'une part et celui d'un sol (ici fort limité) d'autre part. J'ai ainsi trouvé deux paternités qui font sens, d'après moi, dans ces deux domaines : Francis Hallé pour les arbres, le couple Bourguignon pour les sols.
"je vais donc dès cet automne refaire des tas de feuilles de chênes et autres châtaigniers sans les étaler"
Il suffit de les mettre (en priorité) directement au pied des arbres/arbustes existants (façon paillis, sur au moins 10 cm).
S'il y en a plus, étendre ces surfaces (les zones périphériques aux surfaces déjà paillées seront les plus faciles à "ensemencer") et/ou pailler des portions où tu envisages de planter : cela prépare le terrain > amène la vie > décompacte le sol > facilite la plantation et la reprise des végétaux > plus de réussite, moins d'entretien.
Tu peux aussi mettre le bois mort qui, naturellement, tombe au pied des arbres. Cela augmente la masse de champignons lignivores, fournit le gîte à certains prédateurs "auxiliaires" (type carabe) et limite l'érosion (feuilles emportées par le vent, le ruissellement).
"C'est d'ailleurs le tas de feuilles de châtaigniers que tu as confondu avec de la rocaille"
Eurf... mea culpa, j'imaginais que tu en avais plus que ça. Maintenant je ne suis plus du tout sûr que ça vaille le coup de l'étaler (surtout si des châtaigniers poussent dedans) car, rien que sur la zone montrée par la photo, il faudrait 10 tas comme celui là pour couvrir les ilots que j'ai matérialisé en bleu...
Ce tas est d'ailleurs assez représentatif de ce qu'il faut idéalement en épaisseur pour la litière des ilots.
Donc à mon avis :
_ laisser ce tas qui constitue ton 1er ilot de litière/végétation (ça se fête)
_ consacrer la future litière au pied des arbres (zones bleues, plus petites que sur le dessin s'il le faut, s'élargissant d'année en année fonction de ce que tu peux leur apporter).
"Dans cette même zone j'ai un gros tas de débris (tailles de laurier sauce/sapin/pin) qui date du printemps et qui est déjà habité par un bon nombre de bestioles."
J'imagine que cette sélection n'est pas due au hasard...
Effectivement cela ne pourra pas servir pour l'aggradation de ton sol mais plutôt de gîte à la faune. La plupart des conifères, et dans une moindre mesure les aromatiques et odorifères, sont riches en terpènes (hydrocarbure végétal > antiseptique, insecticide et fongicide) qui rendent leur bois lent à décomposer, inhibiteur pour de nombreuses plantes et acidifiant du sol.
On peut aussi utiliser ces produits en paillis essence par essence (le pin au pied du pin, etc.) et éventuellement pour les espèces dites de terre de bruyère.
"dans la fameuse zone à reboiser, le sol est surtout recouvert de bruyère, est ce que tu crois qu'il faut que j'enlève tout (au risque de bouleverser ce biotope) pour y semer d'autres plantes ou est ce que je peux me contenter de créer ces fameux ilots?"
Tout enlever surtout pas. Toute végétation présente sur la lande est un pas supplémentaire vers ton objectif car elle :
_ fixe et protège le sol des extrêmes climatiques (sableux = instable)
_ fournit de la MO en mourrant (peu mais non négligeable sur ce genre de terrain)
_ attire et fixe flore et faune microbienne (rare pour le moment)
_ puise et fixe les nutriments (sableux = lessivable)
La bruyère s'y implante car le sol et l'exposition lui conviennent aujourd'hui. En poussant les arbres produiront de l'ombre (fraicheur relative, luminosité réduite) et ton sol va se modifier (pH remonté/stabilisé par la vie du sol) : ces deux simples paramètres évoluant, la bruyère disparaitra d'elle même, signe que le "biotope" change. D'ailleurs elle ne disparaitra pas totalement, elle sera en fait repoussée en lisière du "petit bois".
En attendant elle est d'une grande utilité et il serait absurde de remplacer "de force" une espèce par une autre (la force est toujours coûteuse et pas forcément couronnée de succès).
La forêt est un iceberg. On pense qu'une forêt c'est la somme d'individus d'espèces particulières alors qu'une forêt c'est avant tout (dans le temps et l'espace) un sol : sans sol forestier, pas de forêt. Or ce sol se fabrique, étape par étape, de strate végétale en strate végétale.
Mon modeste point de vue est de tenter de faire (à travers toi) en 50 ans ce que fait seule la nature en 150, d'où l'idée du "coup de pouce" pour aller de 3 à 5 fois plus vite (toute l'idée est là). Il suffit de mimer la nature en augmentant les doses (même si, à notre niveau, ça reste assez caricatural). Exemples :
_ En accumulant de la MO tu apportes en 1 an ce qu'elle aurait produit en 5.
_ En semant par poignées des pionniers (comme le bouleau) une année revient à plusieurs années de semis naturels successifs.
_ En préparant les sols pour l'instant vierges (c'est là que tu peux gagner le plus de temps car une lande rase le reste naturellement très longtemps) tu vas gagner des décennies d'évolution.
Ensuite c'est une question incontournable de génétique : pour avoir un chêne de 50 ans bah il faut attendre 50 ans... Là dessus on ne peut pas jouer, si ce n'est sur la sauvegarde des plants actuels (d'où le principe des zones "protégées", de l'éclaircissement pour favoriser les plus forts etc.) pour que tu ais (toi ou tes enfants) dans 50 ans des arbres forts de 50 ans et non de 30 ou 40 seulement...
Au risque de me répéter, la priorité est donc de préserver tout ce qui peut/veut pousser naturellement, c'est toujours ça de gagné sur la fabrication de ton sol. En sus ça ne demande aucun travail, aucun frais.
Dans ce cas précis, on ne fait que de la gestion de concurrence (par exemple éloigner deux châtaigniers qui poussent à 10 cm l'un de l'autre > l'un des deux mourra ou endommagera l'autre, autant le récupérer et le déplacer).
Et si une espèce tend à disparaitre sous la compétition d'une autre, c'est que le processus fonctionne (là aussi on pourra éventuellement déplacer ces plants mourants vers d'autres zones où ils seront plus utiles et plus vifs).
Les coups de pouce :
_ Apporter de la MO, surtout carbonée (pour alimenter les champignons, début du processus) et de la matière azotée (en mélange ou en couche avec la MC)
> idéalement du BRF de feuillu caduc (le plus rapide)
> toute litière végétale (feuilles, bogues, petit bois mort de feuillu caduc)
> carton (voir "lasagna-bed")
> paille, foin
> copeaux, sciure de feuillu caduc (les scieries en donnent parfois)
> compost et fumier mûrs
> déchets de tonte (sans excès = soit en mélange, soit en fine couche, soit pré-compostée)
_ Créer un couvert végétal (fixation/protection + éléments nutritifs)
> idéalement légumineuses pré-citées
> les dits "engrais verts" autres
Pour toi (peu envahissant, sur terrain sec) me semblent indiqués (du moins à tenter) moutarde blanche, sarrasin (gélifs) et le triticale (graminée qui fournit de la paille), voir ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Engrais_vert
http://fr.ekopedia.org/Engrais_vert
> les vivaces (ex. Erigeron karvinskianus)
> les annuelles/bisannuelles qui se résèment (ex. Oenothera biennis)
Concernant ce couvert il s'agit de faire un peu d'expérimental : difficile de dire ce qui prendra parmi les végétaux cités. La plupart s'implanteront mieux dans les ilots de litière mais certaines peuvent pousser directement dans la lande (c'est le but premier), l'idéal étant entre les pieds de bruyère (ils se protègeront l'un l'autre).
Les coups de pouce supplémentaires :
_ pulvérisation/arrosage de purins (ortie, consoude, valériane) au printemps, sur les zones couvertes (sur les zones nues ce sera en majorité perdu) > attire/nourrit vie microbienne (fonctions "activateur de compost" + fertilisant "véritable")
_ créer du relief sur les parties en pente qui ruissellent/s'érodent, pour retenir eau et humus (voir principe de la "restanque") > les pierres récoltées lors des plantations seront bien utiles
Il y en aurait sûrement d'autres mais le sujet est vaste...
"je commence à y prendre gout, et d'un projet que je voulais "rapide", je me tourne vers un challenge (grâce à toi) qui consiste à faire évoluer un biotope vers un autre en respectant les cycles naturels, ce qui doit d'ailleurs être la méthode la plus pérenne."
La plus pérenne mais aussi la plus logique, la plus facile et peut-être même la plus rapide finalement. Simplement on nous a inculqué que ces deux notions sont incompatibles : aller vite impose de jeter et détruire.
Mais la nature est bien plus merveilleuse : pérennité et rapidité vont dans le même sens de l'évolution, du progrès. Prenons pour exemple tes petits chênes : implantés spontanément, ils seront plus rapides et pérennes que des arbres identiques transplantés depuis une pépinière. Chez ces derniers, pour avoir la même vigueur, il faudrait leur creuser à chacun des fosses de plantation d'un demi mètre cube, avec presque autant de terreau de feuilles. Sans compter sur l'attention qu'il faudra leur prêter au moins un an ou deux (arrosage, oïdium possiblement fatal etc.) et rien ne dit qu'il ne mourront pas tous d'une attaque cryptogamique dans 30 ans (dégénérescence génétique, racinaire endommagé lors de la plantation...) ou d'un coup de vent (pivot coupé ou tordu pour raison commerciale). Tandis que pour tes chênes spontanés, outre l'entretien quasi nul, ce risque est considérablement réduit puisque semés et sélectionnés naturellement : mille glands faibles sont morts donc les quelques survivants que tu observes sont des brutes, avec de jolis pivots sains (à priori) qui dans peu de temps baigneront dans la nappe phréatique.
Cette histoire est un peu celle de la fable "Le lièvre et la tortue"...
Hâtes-toi de prendre ton temps et ce petit bois sera plus que rêve.
"pour l'instant pas de petite couleuvres ou autres cousine....quelques orvets, des grenouilles rousses, 1 rainette et une salamandre"
Je pensais qu'il leur fallait un minimum d'humidité, ce qui est rare sur une lande. C'est le cas de ton terrain ? Il y a de l'eau à proximité ?
Je reviens sur diverses choses :
- Les grands bouleaux
D'après moi cette espèce est celle qui sera la plus efficace (facilité d'installation dans une lande et vitesse de croissance) pour arriver à ton but rapidement : personnellement j'exploiterais à fond cette ressource gratuite.
J'ai peut-être exagéré sur la dimension de la prairie (et reconnais qu'avec toshop c'est plus facile à faire huhu). Il y a peut-être plus malin surtout si tu veux laisser de la pelouse : récupérer de la graine mûre en masse et semer sur toute la lande. Quelques heures de semis t'épargneront plusieurs jours de plantations.
- Le genêt
A mon avis il serait vraiment intéressant pour la première étape de ton petit bois. Il préparerait favorablement le terrain aux arbres car à la fois légumineuse et arbuste (bien plus efficace qu'un trèfle à mon avis). Penses-tu vraiment que ce ne soit pas gérable, sachant que ce n'est qu'une étape et qu'ils disparaitront d'eux-même une fois les arbres installés ?
- Le Taxodium distichum
Vue la sècheresse relative de ton terrain (à en juger la pelouse), je me demande où tu as péché l'idée de planter un cyprès chauve, l'un des rares arbres de cette planète à vivre les pieds dans l'eau... Il est dans un site particulier ?
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heureux de te relire,
le cyprès chauve était là quand je suis arrivé, c’est vrai qu’il est loin d’être dans les conditions idéales. Mais dans le bas de mon terrain il y a un émissaire (petit ruisseau à sec l’été) il doit donc y trouver un peu d’humidité.
Pour le genêts je suis partagé, les miens doivent êtres vieux et ne se tiennent même plus, du coup ils “s’affalent” sur les plantes avoisinantes.
j’essayerais quand même de transplanter de jeunes plants.
en ce qui concerne les batraciens, les grenouilles rousses se balladent dans le bas, près de l’émissaire. La salamandre près d’un abris situé le long d’un petit bois de chênes.
et pour la reinette, elle était dans la lande, ce qui est étrange....mais il y a 2 petites gamelles qui me servent d’abreuvoir pour les écureuil...
j’ai éclairci 3 petits “taillis” de chêne. C’tait des rejets qui poussaient à partir de souches abattues. Il y avait environ 6 m² de rejets autour de chaque souche. J’ai don gardé celui qui avait meilleur mine et le plus beau port pour chaqu’une des trois zones.
je vais essayer de faire vivre ce post à chaqu'une des saisons, ou des changements importants
à bientôt
le cyprès chauve était là quand je suis arrivé, c’est vrai qu’il est loin d’être dans les conditions idéales. Mais dans le bas de mon terrain il y a un émissaire (petit ruisseau à sec l’été) il doit donc y trouver un peu d’humidité.
Pour le genêts je suis partagé, les miens doivent êtres vieux et ne se tiennent même plus, du coup ils “s’affalent” sur les plantes avoisinantes.
j’essayerais quand même de transplanter de jeunes plants.
en ce qui concerne les batraciens, les grenouilles rousses se balladent dans le bas, près de l’émissaire. La salamandre près d’un abris situé le long d’un petit bois de chênes.
et pour la reinette, elle était dans la lande, ce qui est étrange....mais il y a 2 petites gamelles qui me servent d’abreuvoir pour les écureuil...
j’ai éclairci 3 petits “taillis” de chêne. C’tait des rejets qui poussaient à partir de souches abattues. Il y avait environ 6 m² de rejets autour de chaque souche. J’ai don gardé celui qui avait meilleur mine et le plus beau port pour chaqu’une des trois zones.
je vais essayer de faire vivre ce post à chaqu'une des saisons, ou des changements importants
à bientôt
[quote=christophe49"]dans le bas de mon terrain il y a un émissaire (petit ruisseau à sec l’été) il doit donc y trouver un peu d’humidité.[/quote]
Espérons... Disons qu'il faut s'attendre à quelques problèmes dans les prochaines décennies (sans vouloir porter la poisse). Les séquoia géants de 100-150 ans plantés en France commencent à avoir de gros soucis sanitaires (voir parc de Villeroy), espèce pourtant beaucoup moins hydrophile que le cyprès chauve...
Il est possible qu'il trouve assez d'eau les premiers temps (via la source du ruisseau qui doit exister en profondeur même en été), mais quand il captera 100% de la ressource ça commencera à coincer dans les tuyaux...
Le seul moyen que je vois pour l'aider à trouver de la flotte est le même principe : litière + couvert végétal >
Espérons... Disons qu'il faut s'attendre à quelques problèmes dans les prochaines décennies (sans vouloir porter la poisse). Les séquoia géants de 100-150 ans plantés en France commencent à avoir de gros soucis sanitaires (voir parc de Villeroy), espèce pourtant beaucoup moins hydrophile que le cyprès chauve...
Il est possible qu'il trouve assez d'eau les premiers temps (via la source du ruisseau qui doit exister en profondeur même en été), mais quand il captera 100% de la ressource ça commencera à coincer dans les tuyaux...
Le seul moyen que je vois pour l'aider à trouver de la flotte est le même principe : litière + couvert végétal >
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Superbe le cyprès, belle flèche. J'espère que ce n'est pas un écorçage que je crois voir à sa base.
Fuligo septica, ça c'est tordant, le champi qui se déplace. Je n'en ai malheureusement jamais vu de près.
"j’ai éclairci 3 petits “taillis” de chêne. C’tait des rejets qui poussaient à partir de souches abattues. Il y avait environ 6 m² de rejets autour de chaque souche. J’ai don gardé celui qui avait meilleur mine et le plus beau port pour chaqu’une des trois zones. "
Humm je n'avais pas compris qu'il y avait des rejets de souche et des drageons, c'est une aubaine ! Et je crains de ne pas avoir été clair lorsque je parlais d'éclaircissement : c'était à moyen terme (5-10 ans ?).
A mon avis on peut laisser 1 arbre par m2 pendant quelques années sans aucun problème : il suffit d'observer la densité d'une friche. Or c'est la prochaine étape : strate arbustive.
Au contraire laisser pousser ces drageons va non seulement produire des arbres à forte croissance (racinaire déja en place) donc beaucoup de MO, mais aussi permettre de maintenir en vie le réseau racinaire des chênes abattus, donc les mycorhizes qui lui sont associées : tous les jeunes semis (et plantations) de chênes seront grandement facilités (la mycorhization du sol est un des principaux facteurs clé pour la reprise des arbres).
Le seul bémol est qu'il faudra sans doute considérer les chênes issus de drageons comme "éphémères" sur le long terme dans la mesure où, ayant un système racinaire bizarroïde (portion de celui du pied-mère) voire malade (par pourriture de la souche), ils seront vulnérables à la moindre tempête (ce qui n'est pas exclu par les temps qui courent). Mais on n'en est pas là...
Voilà pourquoi je m'en servirais à fond pendant 10 ans (à la louche), tout en implantant du jeune issu de semis bien à l'abri (pour les enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants...).
Fuligo septica, ça c'est tordant, le champi qui se déplace. Je n'en ai malheureusement jamais vu de près.
"j’ai éclairci 3 petits “taillis” de chêne. C’tait des rejets qui poussaient à partir de souches abattues. Il y avait environ 6 m² de rejets autour de chaque souche. J’ai don gardé celui qui avait meilleur mine et le plus beau port pour chaqu’une des trois zones. "
Humm je n'avais pas compris qu'il y avait des rejets de souche et des drageons, c'est une aubaine ! Et je crains de ne pas avoir été clair lorsque je parlais d'éclaircissement : c'était à moyen terme (5-10 ans ?).
A mon avis on peut laisser 1 arbre par m2 pendant quelques années sans aucun problème : il suffit d'observer la densité d'une friche. Or c'est la prochaine étape : strate arbustive.
Au contraire laisser pousser ces drageons va non seulement produire des arbres à forte croissance (racinaire déja en place) donc beaucoup de MO, mais aussi permettre de maintenir en vie le réseau racinaire des chênes abattus, donc les mycorhizes qui lui sont associées : tous les jeunes semis (et plantations) de chênes seront grandement facilités (la mycorhization du sol est un des principaux facteurs clé pour la reprise des arbres).
Le seul bémol est qu'il faudra sans doute considérer les chênes issus de drageons comme "éphémères" sur le long terme dans la mesure où, ayant un système racinaire bizarroïde (portion de celui du pied-mère) voire malade (par pourriture de la souche), ils seront vulnérables à la moindre tempête (ce qui n'est pas exclu par les temps qui courent). Mais on n'en est pas là...
Voilà pourquoi je m'en servirais à fond pendant 10 ans (à la louche), tout en implantant du jeune issu de semis bien à l'abri (pour les enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants...).
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