1144 : Fin du comté d 'Edesse
Elle fut fondée en mars 1098 par Baudouin de Boulogne, frère de Godefroi
de Bouillon, qui, venu à l'aide du prince arménien Thoros, sut éliminer celui-ci
par la ruse. Le comté d'Édesse (ou Orfa), au-delà de l'Euphrate, était le
plus oriental des États latins et la principale marche contre les Turcs, constituant
même une menace directe pour Alep. Étranger au royaume latin de Jérusalem,
qui avait d'ailleurs été fondé plus tard (1100), le comté reconnut rapidement
l'hégémonie politique de rois, dont les deux premiers (Baudouin Ier et Baudouin
II) furent les anciens comtes d'Édesse. Baudouin II exerça même la régence
du comté. L'établissement franc d'Édesse était fragile, faute d'une véritable
colonisation de peuplement analogue à celle du royaume ou de la principauté
d'Antioche. Le comté était donc, en réalité, réduit à des garnisons franques
et à la soumission très imparfaite du seul territoire habité par les Arméniens.
Hors de celui-ci, la domination des comtes était à peine reconnue. L'importance
stratégique de la position explique la place que tient Édesse dans l'histoire
de l'Orient latin. Énergiquement défendu par le comte Jocelin Ier (1118-1131),
le comté avait cependant perdu, dès les premières attaques menées par les
Turcs, à partir de 1110, la plupart de ses territoires orientaux. Le règne
du lâche et intrigant Jocelin II (1131-1144) précipita la fin d'Édesse, qu'une
armée surtout formée d'Arméniens et de Syriens défendait sans conviction et
qu'anémiait l'exode des éléments les plus actifs de la population, ruinés
par la quasi-fermeture de la route commerciale qui reliait la Syrie à la Mésopotamie.
Les assauts successifs menés par l'énergique et habile atabeg d'Alep, Zengi,
permirent à ce dernier de prendre Édesse (23 décembre 1144) après un mois
d'un siège que soutint, à la tête d'une maigre garnison, l'archevêque Hugues.
Jocelin II était absent et les autres barons de Terre sainte se soucièrent
peu de le secourir. L'échec d'un retour clandestin de Jocelin II (1146) conduisit
les Turcs à massacrer, comme complices, les Arméniens que Zengi avait ménagés
en 1144. Mais, dès 1145, la chute d'Édesse avait en Occident un retentissement
tel qu'il provoquait l'organisation de la Deuxième Croisade. Les querelles
internes du royaume de Jérusalem et la duplicité de la reine Mélisende détournèrent
malheureusement les croisés de la reconquête d'Édesse, qui eût été la meilleure
sauvegarde du royaume
1360 : Naissance de la monnaie française : le Franc
1482 : Lors du Traité d'Arras, la France s'aggrandit
Lors du traité d'Arras conclu entre l'empereur Maximilien d'Autriche
et Louis XI, La France reçoit le duché de Bourgogne et la Picardie.
1588 : Assassinat du duc de Guise Le duc de Guise : Issus de la branche
cadette de la maison ducale de Lorraine, dont ils se sont détachés avec Claude
Ier, fils du duc René II, au début du XVIème siècle, les Guise dominent la
vie politique française du milieu et de la seconde partie du XVIème siècle
avec les deux frères : François Ier de Guise (1519-1563) et son frère le cardinal
Charles de Lorraine (1525-1574), puis avec le fils du premier, Henri de Guise
(1550-1588) et son frère le cardinal Louis (1555-1588). Princes étrangers,
très catholiques, leur ascension politique a été confirmée sous le règne de
Henri II et de Diane de Poitiers. François Ier , dit le Balafré, deuxième
duc de Guise, fils de Claude de Guise et d'Antoinette de Bourbon, se fait
d'abord remarquer comme général, guerroie à Boulogne en 1545, puis en Écosse
en 1548. Il acquiert une renommée européenne, lors de la prise, puis de la
défense de Metz en 1552, où il inflige une défaite écrasante à Charles Quint.
Envoyé en 1556 au secours du pape Paul III, il est rappelé en France au lendemain
de la défaite de Saint-Quentin en 1557. Après avoir protégé Paris, il prend
Calais aux Anglais en 1558, puis s'empare de Thionville. Grâce à l'influence
de la reine Marie Stuart, sa nièce, il domine entièrement l'esprit du jeune
roi François II (1559-1560). Les deux Guise apparaissent alors, dotés du double
"prestige de l'homme de guerre et de l'homme d'Église", comme l'âme du parti
catholique, mais aussi comme "l'instrument de l'ingérence espagnole en France".
Sous Charles IX (1560-1574), Catherine de Médicis, souhaitant une politique
de réconciliation, sur les conseils de Michel de L'Hospital, les écarte pour
un temps. Mais le massacre de Wassy en 1562, probablement pas prémédité, mais,
en revanche, allègrement accepté par le duc, rend la guerre civile inévitable.
Le Balafré remporte les victoires de Rouen et de Dreux, qui font de lui l'arbitre
de la situation. Il est assassiné en 1563 au siège d'Orléans par Poltrot de
Méré, un gentilhomme protestant poussé peut-être par les Coligny. L'influence
des Guise se prolonge cependant grâce au cardinal Charles, qui paraît destiné
à devenir le conseiller le plus écouté de Henri III. Mais il meurt au début
de 1574. Des sept enfants issus du mariage de François de Guise avec Anne
d'Este, la fille du duc Ercole II de Ferrare, se distingue l'aîné, Henri Ier
, marquis de Mayenne et prince de Joinville, troisième duc de Guise, qui a
commencé la carrière des armes contre les Turcs en 1566 et s'est distingué
à Jarnac en 1569. Il se rapproche de Catherine de Médicis, inquiète de l'ascendant
prise sur son fils Charles IX par l'amiral de Coligny. L'échec de la tentative
d'assassinat de l'amiral par un affidé des Guise, Maurevert, le 22 août 1572,
risquant de faire apparaître la double complicité des Guise et de la reine
mère, est l'une des causes du massacre de la Saint-Barthélemy, où Henri joua
un rôle important. Blessé à la bataille de Dormans en 1575, ce qui lui vaut
le sobriquet de Balafré, il devient en 1576, le chef de la Sainte Ligue. Pensionné
par Philippe II, soutenu par Catherine de Médicis, qui a "constamment misé
sur les Lorrains", il se détache de plus en plus de Henri III. La grande crise
éclate en 1587. Avec la victoire d'Auneau, il devient le véritable rival de
la personne royale. Henri III lui ayant interdit l'entrée de la capitale -
où il jouit d'une immense popularité -, il brave les ordres du souverain,
qu'il songe d'ailleurs à déposer. Henri III est obligé de s'enfuir de Paris
à la suite de la journée des Barricades, le 12 mai 1588. Le Balafré n'ose
cependant pas rompre ouvertement. Henri III, l'ayant attiré aux états généraux
de Blois, le fait assassiner le 23 décembre 1588 par les "quarante-cinq" de
sa garde personnelle. Le lendemain, le cardinal Louis II de Lorraine, frère
de la victime, subit le même sort. C'est Charles de Lorraine, duc de Mayenne,
frère des précédents, qui prend la relève à la tête de la Ligue. Ni lui, ni
aucun des quatorze enfants nés du mariage de Henri II le Balafré avec Catherine
de Clèves n'auront l'éclat et le prestige des deux grands chefs du parti catholique.
En mai 1588, la popularité du duc de Guise augmente de
jour en jour. Les troupes de la Ligue viennent de remporter deux victoires
sur les Calvinistes et Guise apparaît comme le sauveur de la religion
catholique. Malgré la défense du roi, Henri de Guise est entré
dans Paris où le peuple lui a réservé un accueil triomphal
: il s'apprête à le faire roi à la place de l'impopulaire
Henri III, qui a reconnu comme héritier son cousin Henri de Navarre,
chef des calvinistes. Galvanisés par des prédicateurs fougueux,
les Parisiens dressent des barricades le 12 mai, pour s'opposer aux gardes
suisses appelés par le roi pour rétablir l'ordre. Ne pouvant
maîtriser la situation, Henri III s'enfuit secrètement et se
réfugie à Blois où il convoque les états généraux
en juillet. Mais ls députés sont acquis à la Ligue et
au duc de Guise : ils déclarent Henri de Navarre déchu de ses
droits à la couronne de France et se prononcent pour la continuation
des hostilités. Le roi, exaspéré par les prétentions
du duc, n'a plus qu'une solution : le faire assassiner. Le 23 décembre,
il le fait appeler dans sa chambre. Mais depuis plusieurs jours, les partisans
du duc de Guise redoutent que l'on attente à sa vie. " Il n'oserait " leur
répond-y-il ! Mais à 7 heures du matin ce 23 décembre, le duc se rend au Conseil
du roi. Il entre dans la chambre du roi en picorant des raisins de Damas.
Henri III a posté des hommes de sa garde personnelle, "les quarante-cinq",
dans l'antichambre. Des mignons du roi, dont M. de Montsériac le saluent,
cet homme mesure un peu plus de deux mètres, puis le suivent à distance comme
par respect. Tout à coup, Montsériac se jette sur lui et lui enfonce son poignard
dans la poitrine. Le duc crie : " Mon Dieu, mes péchés sont en cause, ayez
pitié de moi. " Puis le sang sort de sa bouche. Il murmure encore : " Miserere
mei , deus. " Il s'écroule sur le sol. Henri III s'avance alors. Il contemple
le corps du duc et murmure "Dieu qu'il est grand ! Plus grand encore mort
que vivant." . Le lendemain, le cardinal de Lorraine, frère du duc,
est également assassiné. "C'est bien taillé, mon fils",
dit Catherine de Médicis lorsque le roi lui rendit compte des faits.
"Mais maintenant, il faut recoudre !".
1793 : Victoire de la République sur la Vendée à Savenay.
1834 : Dépôt du brevet d'un nouveau type de cabriolet, le "Hansom Cap".
Cette invention de l'architecte nommé Joseph Hansom, fut l'un des plus
grands succès du monde. En effet, cette voiture à cheval et à deux roues sera
construite à des millions d'exemplaires au XIX ème siècle.
1847 : L'Algérie devient française
Malgré les dispositions du traité de paix de Lalla-Marnia, l'une des
clauses assurait que les frontières du Maroc seraient fermées à Abd el-Kader,
celui-ci a malgré tout continué sa lutte contre les Français depuis le territoire
du royaume chérifien. C'est au duc d'Aumale qu'a été confiée la conduite des
forces françaises en Algérie. Ce 23 décembre, les colonnes mobiles françaises
menées par Lamoricière et celui-ci l'emportent sur la cavalerie d'Abd el-Kader.
En se soumettant au duc, il dit : " Je vous offre comme prix de ma soumission
ce cheval, le dernier que j'ai monté. C'est un témoignage de ma gratitude.
" La conquête de l'Algérie est faite.
1909 : Albert 1er devient roi des Belges à l'âge de 34 ans.
Né en 1875, fils de Philippe, comte de Flandre, et de Marie de Hohenzollern-Sigmaringen,
Albert épouse en 1900 Élisabeth de Bavière dont il a trois enfants : Léopold,
Charles et Marie-Josée, qui deviendra reine d'Italie. Le 23 décembre 1909,
il succède à son oncle Léopold II, mort sans laisser de fils. Calme, modeste
et très cultivé, il sera aimé du peuple belge. La tension intérieure rend
les premières années de son règne très difficiles : problèmes sociaux, question
flamande. Le roi se montre respectueux de la Constitution. La situation internationale
incite le gouvernement à renforcer la défense nationale, et le service militaire
obligatoire pour tous les hommes âgés de vingt ans est décrété en 1913, ce
qui permet à l'armée belge de jouer un rôle important pendant les premiers
mois de la guerre de 1914-1918. En 1914, Albert exige sa prérogative constitutionnelle,
le commandement personnel de l'armée. Il prend des initiatives stratégiques,
notamment la décision de faire évacuer Anvers pour éviter l'encerclement de
l'armée belge. Il crée la ligne de l'Yser pour contenir l'avance allemande
vers la mer. Établi avec sa famille à La Panne, il surveille de près les opérations
militaires pendant toute la guerre. Ses initiatives en vue de faire cesser
les hostilités restent sans résultats. Son attitude courageuse au front de
l'Yser le fera surnomme le Roi-Chevalier. Après la victoire des Alliés, il
rentre à Bruxelles le 22 novembre 1918. Son prestige est tel après la guerre
que les partis acceptent son arbitrage chaque fois qu'une question grave les
oppose. Il encourage vivement la reconstruction rapide de la Belgique : villes
rebâties, usines remises en marche, voies ferrées réparées. Le pays connaît
ensuite une économie prospère qui ne sera compromise que par la crise économique
mondiale de 1929. Des traités de commerce sont signés avec le Luxembourg en
1921, avec la France, les Pays-Bas et les pays scandinaves en 1928. En 1930,
le roi inaugure le creusement du canal Albert qui relie le bassin de la Meuse,
à Liège, et le port d'Anvers qui est agrandi. Son règne voit également d'importantes
réalisations sociales : l'obtention du suffrage universel en 1918, la loi
des huit heures en 1921, la semaine de quarante-huit heures. Des réformes
linguistiques entrent en vigueur : la flamandisation de l'université de Gand
en 1930, l'unilinguisme des deux parties du pays en 1932. Sur le plan culturel,
les Belges doivent à l'initiative personnelle du roi la fondation du Fonds
national de la recherche scientifique. La reine Élisabeth et le roi patronnent
le développement des arts et des lettres. Passionné d'alpinisme, le roi meurt
accidentellement, le 17 février 1934, au cours d'une escalade à Marche-les-Dames,
des rochers à pic qui surplombent la Meuse près de Namur. Singulièrement non
conformiste de caractère, la reine Élisabeth survivra à son époux jusqu'en
1965. Violoniste dilettante (elle avait été l'élève du célèbre violoniste
belge Eugène Ysaye), elle fondera à Bruxelles, après la Seconde Guerre mondiale,
le concours international qui porte son nom (le Concours Reine Elisabeth)
et dont les prix récompensent tour à tour des violonistes, des pianistes et
des compositeurs.
1912 : Inauguration en Egypte du canal du barrage d'Assouan.
1913 : Création de la Banque Centrale des Etats-Unis "The Federal
Reserve".
1925 : Naissance de Pierre Bérégovoy, homme politique français
(mort le 01/05/1993)
Il est né le 23 décembre 1925 à Déville-lès-Rouen. Son père, un " Russe
blanc ", capitaine du tsar et menchevik, tient un café-épicerie. À cinq ans,
l'enfant est confié à sa grand-mère, qui l'éduquera. Bon élève, il obtient
le brevet élémentaire à douze ans, puis un C.A.P. d'ajusteur au lycée technique
d'Elbeuf. Après six mois passés dans une entreprise normande comme fraiseur,
l'adolescent entre à la S.N.C.F. Débuts modestes comme commis, élève de bureau,
où l'on s'occupe des billets, des colis et où l'on passe le balai à l'occasion.
Un de ses camarades se souvient de l'avenir tel qu'ils l'imaginaient alors
: " On rêvait de devenir sous-chef de gare. " Très vite, c'est la guerre.
À sa place, Pierre Bérégovoy est de la bataille du rail. Le voici agent de
liaison dans la Résistance avant de participer, les armes à la main, à la
libération d'Elbeuf. Il pense un moment faire une carrière militaire mais,
finalement, n'est pas admis dans une école d'officiers. Retour à la S.N.C.F.,
mais avec une conscience syndicale et politique. Même s'il connaît, depuis
la Résistance, un autre cheminot qui fera carrière, Roland Leroy, le jeune
homme s'oriente plutôt vers la gauche que l'extrême gauche. Est-ce l'héritage
d'un père qui a souffert de son engagement social-démocrate ? En 1950, Pierre
Bérégovoy rejoint Gaz de France comme agent technico-commercial. Par promotion
interne, il devient attaché de direction, chef de subdivision, adjoint au
directeur de la Société pour le développement de l'industrie du gaz en France.
C'est la réussite. Mais Pierre Bérégovoy a déjà placé son ambition sur un
autre terrain, celui de la politique, où il peut continuer à " grimper " dans
la société tout en gardant un lien avec ses origines : la gauche, qu'il sert
et qu'il incarne. En 1958, il quitte la S.F.I.O. pour fonder avec Pierre Mendès
France le P.S.A. (Parti socialiste autonome), qui ne tardera pas à devenir
le P.S.U. " Il m'a donné sa confiance ", aime-t-il à rappeler. Au-delà de
cet adoubement, " Béré " apprend de " P.M.F. " tout ce qui fera ensuite sa
marque politique : " Mendès, c'est l'histoire d'une génération dont il trace
le chemin spirituel. Mendès, c'est la rigueur économique au service de l'ambition
sociale. " Pierre Bérégovoy sera l'un des rares hommes à passer de Mendès
à Mitterrand. Bien lui en a pris. Car, si Mendès est l'honneur de la gauche,
Mitterrand est la gauche au pouvoir. Il participe à son côté à l'élan du nouveau
Parti socialiste issu du congrès d'Épinay en 1971. Le voici secrétaire national
aux affaires sociales puis aux relations extérieures. Maire de Nevers en 1983,
député de la Nièvre en 1986, Bérégovoy aura attendu la consécration du suffrage
universel. Mais, sous la Ve République, point n'est besoin d'avoir un mandat
pour faire une carrière. Depuis 1982, il est ministre : de la Solidarité et
des Affaires sociales, puis de l'Économie et des Finances. Le symbole, le
vrai, cependant, il faut le chercher dès l'élection de François Mitterrand.
Pierre Bérégovoy est alors chargé de diriger l'" antenne présidentielle ",
c'est-à-dire d'assurer la liaison et le passage de témoin avec l'équipe sortante.
Et, quand François Mitterrand entre enfin à l'Élysée, l'ouvrier fraiseur devient
secrétaire général de la présidence de la République. Le premier signe du
changement, c'est lui. " Le Président a nommé Fabius, parce que c'était le
plus jeune. Rocard, parce que c'était le plus brillant d'entre nous. Cresson,
parce que c'était une femme. Finalement, il m'a nommé, et c'était déjà trop
tard. " Étonnante confession que fera là Pierre Bérégovoy devenu Premier ministre.
Ce moment, il l'attend depuis ces jours de mars 1983 où le tout-État s'interroge
sur la sortie ou non hors du système monétaire européen. Bérégovoy plaide
pour la sortie, comme Laurent Fabius. Quand, un an plus tard, celui-ci remplace
Pierre Mauroy, Pierre Bérégovoy devient un presque inamovible ministre de
l'Économie et des Finances. De 1984 à 1986 et de 1988 à 1992, il y obtient
une reconnaissance que Matignon ne lui a pas apportée, et le surnom de " Père
la rigueur ". Ce " Pinay de gauche " - l'expression ne le blesse pas - devient
le chantre du " franc fort ", de l'inflation maîtrisée, de la gauche gestionnaire.
L'échec d'Édith Cresson lui donne une chance qu'il n'espérait plus. Il forme
le gouvernement qui doit éviter la défaite à la gauche, minée par les " affaires
". C'est trop tard : ses directeurs de cabinet, quand il était ministre de
l'Économie, sont inculpés dans les affaires Pechiney et Société générale.
Il n'en décide pas moins, dès son discours de politique générale, de faire
de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Mais, après une brève
accalmie, les affaires repartent. Deux histoires mineures lui seront fatales.
Un de ses ministres, un de ceux dont il se sent le plus proche, peut-être
parce qu'il est comme lui un " fils du peuple ", Bernard Tapie, doit quitter
son gouvernement. Mais, surtout, voilà le Premier ministre à son tour directement
visé : on l'accuse d'avoir bénéficié, pour l'achat de son appartement, d'un
prêt sans intérêts de la part de Roger-Patrice Pelat, un ami du président,
impliqué dans le scandale Pechiney. Très affecté, il mène la campagne des
élections législatives comme un calvaire. Réélu de justesse à Nevers, il voit
nombre de ses camarades être battus, et les autres le fuir comme on fuit les
perdants. Certains s'inquiètent de la dépression de " Pierre ". Le 1er mai
1993, il s'éloigne sur les bords d'un canal de sa ville de Nevers et se tue
avec l'arme de service de son garde du corps. En russe, Bérégovoy veut dire
l'" homme de la berge ". Suicide réel d'un homme écoeuré ou " suicide provoqué
". Probablement des deux : la politique ne pardonne pas à ceux qui veulent
combattre la corruption politique.
1947 : Invention du transistor par les chercheurs John Bardeen, Walter Brattain,
et William Schockey.
1952 : Fin du gouvernement d'Antoine Pinay.
1953 : René Coty est élu président de la République.
Après seulement ;-))) treize tours de scrutin du Congrès, qui est la
réunion de la Chambre et du Sénat, que René Coty, âgé de 71 ans, est enfin
élu président de la République. Il a été désigné par 477 voix contre 329 au
socialiste Marcel Naegelen. Il prend la succession de Vincent Auriol.
1955 : Naissance du chanteur français Jean-Luc Lahaye.
1968 : Naissance du Top-Model italien Carla Bruni
1970 : Libération en Bolivie de Régis Debray après
3 ans de prison.
Après 3 années de détention, Régis Debray
et Ciro Bustos sont expulsés de Bolivie. Compagnon de Che Guevara,
Debray prend part en 1967 à la guérilla en Amérique latine.
Le normalien d'extrême gauche, ami de Fidel Castro et auteur de l'ouvrage
Révolution dans la révolution est arrêté le 25
avril de cette même année. Il sait alors, qu'influencées
par le F.B.I., les autorités boliviennes vont le condamner lourdement,
pour l'exemple. La sentence tombe le 17 novembre : 30 ans de prison. Un grand
nombre de personnalités demandent la libération du français
: le général de Gaulle, Pompidou, Sartre, Mauriac, Malraux,
le Pape De retour en France, Régis Debray est chargé de
mission au secrétariat général de l'Élysée
entre 1981 et 1985, et il est nommé en 1985 maître des requêtes
au Conseil d'État. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont : Critique
de la raison politique ou l'inconscient religieux, Le pouvoir intellectuel
en France, Cours de Médiologie générale, Vie et mort
de l'image
1973 : L'O.P.E.P. annonce le doublement du prix du pétrole brut.
1986 : Retour à Moscou d'Andreï Sakharov après l'exil
de Gorki.
1987 : Première relève complète d'un équipage
sur orbite, après l'amarrage à la station MIR du vaisseau spatial
"Soyouz TM-4" avec 3 cosmaunautes à bord.
1987 : Le gouvernement du Québec décide le partage du territoire provincial
en seize nouvelles régions administratives.
Que mes nombreux lecteurs Québécois me pardonnent mon intrusion dans
leurs affaires, mais comme je n'ai pas souvent l'occasion de parler de leur
histoire ou de leur géographie, je profite de cette occasion repérée dans
un des livres de géographie de mon collège. Le 23 décembre 1987, le gouvernement
du Québec a décidé le partage du territoire provincial en seize nouvelles
régions administratives, afin de permettre un rééquilibrage. Mais cela ne
peut empêcher que les trois régions de Montérégie, Montréal et Québec rassemblent
52,5 p. 100 des habitants et affirment un poids économique qu'il est vain
d'espérer contrebalancer. Un rapide survol de ces seize régions permet de
mieux cerner forces et faiblesses. La région Abitibi-Témiscamingue, mitoyen de l'Ontario, est le pays
de l'or, du cuivre et du bois, au nord-ouest de l'Outaouais. Alors que l'Abitibi
est une vaste plaine argileuse (clay belt ) légèrement inclinée vers la baie
d'Hudson, le Témiscamingue forme une longue dépression bordant le lac homonyme.
Val-d'Or et Rouyn-Noranda sont nés de l'exploitation des gisements miniers.
Le Bas-Saint-Laurent est formé en son centre par les Appalaches, mais
les altitudes demeurent modestes. Forêts, tourbières et vastes battures sont
la trilogie du paysage naturel. Il s'agit d'une région en difficulté, à l'économie
peu performante. La région Chaudière-Appalaches (encore appelée Québec-Sud) est connue
pour être le pays des érablières. Appalaches et plaine de Beauce se partagent
l'espace. L'extraction de l'amiante, autour de Thetford Mines, est - de loin
- la principale source de revenus. La Côte-Nord, s'identifiant au Nord-Est québécois, est le pays de la
forêt, du fer et de l'énergie hydroélectrique. Baie-Comeau et Sept-Îles y
concentrent l'essentiel de l'activité économique. Mais la région est victime
de son éloignement. L'Estrie correspond à la région la plus appalachienne du Québec. Vaste
plateau, elle a été fortement marquée par les loyalistes. Aujourd'hui, Sherbrooke
commande un arrière-pays riche autant par son agriculture que par les ressources
de son sous-sol. La Gaspésie, tout à l'est, est une vaste péninsule, fière de porter
le point culminant de la province, le mont Jacques-Cartier (1 248 m). Éloignée,
c'est aussi une région en difficulté, en dépit des ressources minières et
d'un tourisme prometteur. La région de Lanaudière s'étend des rives du Saint-Laurent au cœur
de la Mauricie, mais la vie économique se concentre sur les basses terres
en bordure du fleuve. On y note le plus fort taux de croissance de la population
entre 1981 et 1991, par suite du débordement de Montréal. Les Laurentides sont par excellence le domaine des lacs, des rivières
et de la forêt omniprésente. Le relief est peu accidenté et les altitudes
faibles, mais la nature se prête à la pratique des sports de plein air, le
ski surtout. Ici également, la proximité de Montréal se fait de plus en plus
sentir. Laval, la plus petite région administrative québécoise, n'a que 245
kilomètres carrés. Après Montréal, elle se classe pourtant à la deuxième place
pour la population. C'est surtout un espace résidentiel et dévolu aux activités
commerciales. La région Mauricie - Bois-Francs est souvent appelée le " cœur " du
Québec car elle s'étend de part et d'autre du Saint-Laurent. C'est le domaine
de riches terres agricoles mais aussi d'industries prospères autour de Trois-Rivières
et Bécancour. La Montérégie est partagée entre les premières pentes des Appalaches
et la plaine de Montréal. C'est avant tout la banlieue sud-est de Montréal.
L'économie y est diversifiée et la ville principale, Longueil, est en pleine
expansion. L'île de Montréal est un territoire très densément peuplé et occupé
en son entier. Tout autour du mont Royal, sur 1% de la superficie de la province
vit plus du quart de sa population. S'y trouve la deuxième métropole canadienne
après Toronto. Le nord du Québec est le pays du froid et de la toundra, en même temps
que celui de la prometteuse baie de James. Sur une superficie supérieure à
la moitié de la province vit à peine 1 p. 100 de la population. L'Outaouais, en plein Bouclier, doit une grande partie de sa richesse
à l'exploitation des forêts. Mais le voisinage de la capitale fédérale, Ottawa,
influence de plus en plus le développement. – La région de Québec, autour
de la capitale provinciale, est particulièrement variée. Outre la fonction
administrative et la présence de l'industrie, le tourisme y connaît un essor,
entre autres dans le comté de Charlevoix.
Enfin, la région Saguenay-lac Saint-Jean voit la majeure partie des
habitants se regrouper entre La Baie et Jonquière. L'hydroélectricité et la
fabrication d'alumine sont les deux piliers de l'économie.
La palette offerte par ces seize régions administratives est loin de traduire
la réalité géographique du découpage régional contemporain du Québec. Le vrai
partage de l'espace s'effectue entre un heartland et un hinterland . La centralité
s'identifie à la linéarité du corridor laurentien bien homogène, alors que
la périphérie est très étendue en direction du nord. Ce qui doit être avant
tout souligné, c'est l'extraordinaire complémentarité des composantes de ce
binôme heartland-hinterland. Exprimé autrement, c'est tout ce que peut représenter
le Bouclier pour le Québec : gigantesque réserve de ressources du sol et du
sous-sol, renouvelables ou non, il est la pièce essentielle du développement
contemporain et futur, une sorte de coffre-fort géant recelant la matière
première à utiliser durant plusieurs millénaires. L'ouverture économique que
procure au Québec l'A.L.E.N.A. ne peut que conforter la province dans ses
aspirations, alors que les mutations profondes de sa géopolitique la placent
à la croisée des chemins.
1991 : L'Allemagne reconnait l'indépendance de la Slovénie
et de la Croatie.
1998 : Sortie en France du film "Festen".
Un classique est quelque chose que tout le monde voudrait
avoir lu et que personne ne veut lire (Marc
Twain)