La conversation

Détrempe sur toile peinte en août-septembre 1894
Dimensions : 213 x 154 cm
Musée d'Orsay
Entre 1892 et 1899, Vuillard réalise 8 grands cycles décoratifs, représentant une 30aine de panneaux. Cette toile appartient à un cycle décoratif de 9 panneaux, intitulé Jardins publics, commandé par le collectionneur parisien Alexandre Natanson (directeur de la Revue blanche) pour le salon de sa maison avenue du Bois (act. Av Foch).
Vuillard s’inspira du bois de Boulogne, ainsi que de Watteau (« Réunion dans un parc » conservé au Musée du Louvre). La perspective tordue et aplatie de cette peinture, aussi bien que les formes simplifiées des arbres, des ombres et des figures, suggèrent l'influence des estampes japonaises.
En peignant à la détrempe au lieu de l'huile, Vuillard a donné à ce travail l'aspect sec d'une fresque. Il s’initie à cette technique pour la décoration du Théâtre de l’œuvre en 1893-94. Les pigments sont mélangés à la colle forte chauffée et diluée dans 4 à 5 fois son volume d’eau. Cette peinture sèche rapidement et permet des repentirs au cours de la même séance de peinture.
Vuillard appartient au mouvement artistique appelé le Nabis, le mot hébreu pour le prophète. Souvent inspiré par l'art japonais, les Nabis ont préconisé l'importance de l'art dans la décoration. Avec Paul Gauguin (1848-1903), le groupe a encouragé le dessin et la peinture de mémoire, plutôt que d'essayer de dépeindre fidèlement le monde physique. Les Nabis ont produit des tableaux naïfs, simples, caractérisés par les contrastes de couleurs, des formes aplaties et des contours épais.

Mise en page 2007 PYL · Les arbres