Noirmoutier

Huile sur toile peinte en 1892.
Dimensions : 65,4 x 81 cm.
Fondation Barnes
En 1892, Renoir recueille les fruits de la réussite. En avril, l'État achète Jeunes filles au piano (actuellement au musée d'Orsay), et en mai la galerie Durand-Ruel organise une rétrospective de cent dix œuvres. De retour d'un voyage en Espagne à la fin du printemps, il part pour l'été en Bretagne, puis Noirmoutier : «Je suis allé à Noirmoutier, écrit-il à Berthe Morisot, c'est superbe et tout à fait le Midi, bien supérieur à Jersey et Guernesey mais trop loin, beaucoup trop loin.»
Renoir a achevé sa peinture en atelier, comme il le faisait de plus en plus souvent. N'avouait-il pas à Berthe Morisot que la peinture de plein air lui devenait par trop pénible? Par sa liberté d'exécution et la délicatesse des coloris, Noirmoutier rappelle les paysages impressionnistes peints par Renoir dans les années 1870.
De longues «mèches» de couleur déterminent le tronc et les branches robustes de l'arbre sur la gauche, tandis que des touches rapides de vert et de jaune indiquent le feuillage qui dessine un entrelacs de dentelle sur le ciel. L'ombre bleue et violette projetée par l'arbre épouse les courbes du terrain. Les branches qui s'étirent de gauche à droite à travers toute la toile en croisant d'autres arbres plus éloignés délimitent un abri accueillant pour les promeneurs.
«Moi, j'aime les tableaux qui me donnent envie de me balader dedans, lorsque c'est un paysage»
source : de Cézanne à Matisse, Gallimard/Electa

Mise en page 2007 PYL · Les arbres