Me voilà revenu de ce voyage sombre,
Me voilà revenu de ce voyage sombre,
Où l'on n'a pour flambeaux et pour astre dans l'ombre
	Que les yeux du hibou ;
Comme, après tout un jour de labourage, un buffle
S'en retourne à pas lents, morne et baissant le mufle,
	Je vais ployant le cou.

Me voilà revenu du pays des fantômes,
Mais je conserve encor, loin des muets royaumes
	Le teint pâ
    

Théophile Gautier (1811-1872)
Recueil : La comédie de la mort (1838
)