La Légende des siècles - Le Satyre (1859)
Le satyre chanta la terre monstrueuse. [.] Il dit la sève ; il dit la vaste plénitude De la nuit, du silence et de la solitude, Le froncement pensif du sourcil des rochers ; Sorte de mer ayant les oiseaux pour nochers, Pour algue le buisson, la mousse pour éponge, La végétation au mille têtes songe ; Les arbres pleins de vent ne sont pas oublieux ; Dans la vallée, au bord des lacs, sur les hauts lieux, Ils gardent la figure antique de la terre ; Le chêne est entre tous profond, fidèle, austère ; Il protège et défend le coin du bois ami Où le gland l'engendra, s'entr'ouvrant à demi, Où son ombrage attire et fait rêver le pâ |