NOISETTIER, (Hist. nat. Botan.) [Auteur: Daubenton, Louis Jean-Marie] (Page 11:190)

NOISETTIER, s. m. (Hist. nat. Botan.) corylus, genre de plante à fleur en chaton, composée de plusieurs petites feuilles attachées à un axe en forme d'écailles, sous lesquelles il y a beaucoup de sommets. Les embryons naissent sur le même arbre, mais séparés des fleurs: ils deviennent dans la suite une coque arrondie & osseuse; cette coque est recouverte d'une enveloppe calleuse & frangée, & renferme une amande. Tournefort, Institut. rei herbar. Voyez Plante. (I)

Noisettier, (Page 11:190)

Noisettier, corylus, petit arbre que l'on cultive à caute de son fruit. C'est l'espece franche du coudrier qui vient dans les bois, & dont le noisettier

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ne differe que par son fruit, qui est plus gros & de meilleur goût: ainsi pour la description & les faits généraux, voyez Coudrier.

Il y a plusieurs especes de noisettiers:

1°. Le noisettier franc; les noisettes qu'il produit sont longues & plus grosses que les noisettes des bois.

2°. Le noisettier franc à fruit rouge & oblong.

3°. Le noisettier franc à fruit rouge & oblong, recouvert d'une pellicule blanche.

Ces trois especes de noisettes sont celles qui réussissent le mieux dans le climat septentrional du royaume.

4°. Le noisetier à gros fruit rond, c'est l'aveline, qui ne mûrit bien que dans les pays chauds.

5°. Le noisettier à grapes, c'est une variété qui n'a d'autre mérite que la singularité d'avoir un pédicule plus long qui, au lieu de réunir les noisettes en un seul point, comme on les voit ordinairement, les rassemble en maniere de grape alongée.

6°. Le noisettier d'Espagne, c'est une espece d'aveline fort grosse & anguleuse, mais qui n'est pas d'un goût si délicat que nos noisettes franches.

7°. Et le noisettier du Levant; cet arbrisseau ne devient pas à beaucoup près si haut que les autres noisettiers; à peine s'éleve - t - il à cinq ou six piés: sa feuille est moins large, plus alongée, & extrèmement ridée, & sa noisette est la plus grosse de toutes; mais ce n'est pas la meilleure. Ce noisettier est très - rare.

On pourroit multiplier les différentes sortes de noisettiers en semant leurs noisettes, qui produisent ordinairement la même espece; mais cette méthode est trop longue: les jeunes plants ne donnent du fruit qu'au bout de sept ans. On pourroit aussi les faire venir de boutures & de branches couchées: autre pratique minutieuse, dont on doit d'autant moins se servir, qu'il y a un moyen plus simple, plus court & plus aisé. Tous les noisettiers poussent du pié quantité de rejettons qui sont nuisibles & fort à charge; parce qu'on doit les supprimer tous les ans, sans quoi ils feroient dépérir les maîtresses tiges, & attenueroient le fruit. On se sert de ces rejettons pour multiplier l'espece, & on les détache avec le plus de racines qu'il est possible. Ils reprennent aisément à la transplantation, & donnent du fruit au bout de trois ou quatre ans. Tous les noisettiers sont très - robustes; ils s'accommodent de toutes les expositions; ils viennent dans tous les terreins: cependant ils se plaisent mieux dans les terres maigres, sablonneuses & humides, à l'exposition du nord, dans des lieux frais & à l'ombre. Mais il ne faut pas qu'ils soient dominés, ou trop serrés par d'autres arbres. Enfin on met ces arbres dans les places inutiles & dans les coins perdus des jardins fruitiers & des vergers. L'automne est le meilleur tems pour la transplantation des noisettiers, parce qu'ils entrent en seve dès la fin du mois de Janvier. Cependant on peut encore les transplanter de bonne heure au printems. Ces arbres ne sont pas susceptibles d'une forme réguliere; il n'est même guere possible de les réduire à une seule tige; & quand on en viendroit à bout à force de retrancher les rejettons qu'ils poussent du pié, l'arbre dépériroit bientôt par la quantité de fruit qu'il porte: on est donc obligé de laisser sur chaque pié trois ou quatre principales tiges, qu'on renouvelle dans leur dépérissement, par de jeunes rejettons qu'on laisse monter. Pour la qualité & les propriétés du fruit, voyez Noisette.

AVELINE, corylus seu nux avellana sylvestris, [Auteur: Vandenesse] (Page 1:868)

AVELINE, corylus seu nux avellana sylvestris, J. B. 1. 129.

Les meilleures avelines ou noisettes sont celles qui sont grosses, mûres, dont l'amande est presque ronde, rougeâtre, pleine de suc, d'un bon goût, & qui n'est point vermoulue; elles sont plus nourrissantes que les noix; on les croit pectorales, mais elles sont venteuses & difficiles à digérer.

Elles contiennent une moyenne quantité de sel volatil & essentiel, beaucoup de parties huileuses & terrestres.

Leur usage n'est point nuisible, s'il est modéré, & si on a l'estomac bon.

Plusieurs pensent que les chatons & les coquilles des noisettes sont astringentes, & les amandes très difficiles à digérer; qu'elles chargent l'estomac, empêchent la respiration & rendent la voix rauque: mais leur émulsion, avec l'hydromel, est bonne contre la toux seche & invéterée. (N)

Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une Société de Gens de lettres (1751-1772)
Publié sous la direction de Diderot et d'Alembert
Scanné et mis au format électronique par l'Université de Chicago

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