CYPRÈS, (Hist. nat. bot.) [Auteur: Daubenton, Daubenton, Pierre] (Page 4:601)
CYPRÈS, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante qui porte des chatons stériles composés de plusieurs petites feuilles en forme d'écailles, entre lesquels il y a des sommets qui répandent une poussiere très fine. L'embryon devient dans la suite un fruit arrondi qui s'ouvre par plusieurs fentes irrégulieres, qui laissent entre elles des especes de têtes de clous, & qui renferment des semences ordinairement anguleuses. Tournefort, inst. rei herbar. Voyez Plante. (I)
Le cyprès est un arbre toûjours verd, qui ne croît naturellement que dans les pays méridionaux de l'Europe, & sur - tout dans la plûpart des îles de l'Archipel où il est fort commun. On distingue deux especes de cyprès qui sont anciennement connues, & qui n'ont de différence entre elles que dans la disposition de leurs branches: l'une par la direction de ses rameaux prend & conserve de soi - même une forme pyramidale, & c'est le cyprès femelle des Botanistes: l'autre espece prenant une forme toute opposée, étend ses branches de côté, & on la nomme le cyprès mâle; qualifications impropres ou plûtôt erronées, puisque chacun de ces arbres produisant des fleurs & des fruits, est en même tems mâle & femelle. Aussi est - il arrivé que quelques auteurs se sondant sur ces caracteres imaginaires, ont avancé que le cyprès mâle ne rapporte aucun fruit. Mais ces deux especes ne se reproduisent pas constamment les mêmes; on prétend qu'en semant la graine de l'une ou de l'autre il en vient de deux sortes. Ce fait a été très - anciennement agité; Theophraste le rapporte; je l'ai vû dans un des ouvrages manuscrits de Tournefort intitulé plantarum adversaria; peut - être que ce botaniste s'en étoit aussi rapporté à Theophraste comme à tant d'autres auteurs: car après avoir semé si souvent des graines du cyprès appellé femelle, qui est celui que l'on cultive le plus à cause de sa forme agréable, & que l'attention que j'y ai donnée ne m'a jamais fait saisir le fait en question, je pourrois le trouver susceptible de doute si M. Miller n'assûroit qu'il l'a vérifié lui - même par plusieurs épreuves. Combien n'y a - t - il pas d'inconvénient en effet à s'en rapporter à des auteurs qui n'ont pas vû l'objet par eux - mêmes, & qui copient sans discernement les faits les plus absurdes? On trouve dans un dictionnaire d'Agriculture qui a paru en 1751, & dans plusieurs autres ouvrages tout aussi nouveaux, que le cyprès donne du fruit trois fois l'année, en Janvier, Mai, & Septembre: fait aussi étrange que faux, dont on devroit au moins se défier comme d'un fait unique qui seroit un prodige de fécondité, que l'on ne connoît encore dans aucun des végétaux qui croissent en Europe.
Ces deux especes de cyprès sont des arbres qui ne s'élevent qu'à une moyenne hauteur, qui prennent une tige droite, mais fort mince. L'espece qui répand ses branches de côté est moins fournie de rameaux, & son tronc n'en est garni qu'à une certaine hauteur comme les autres arbres; il devient plus gros que l'autre, & il est un peu plus robuste. Le cyprès pyramidal se garnit de branches presque depuis le pié: & comme les plus basses contre l'ordinaire sont celles qui prennent le moins d'accroissement, & que les unes & les autres s'approchent naturellement de la principale tige en s'élevant perpendiculairement; cet arbre prend de lui - même une forme réguliere, d'autant plus agréable, que l'art n'y a point de part; & il est très - propre à border des terrasses, à former des allées, & à terminer des points de vûe dans de grands jardins, où sur - tout il fait une belle décoration lorsqu'on l'employe dans des places disposées en demi-cercle. Cependant cet arbre a déplû, & on l'a exclu des jardins parce qu'on a prétendu qu'il portoit l'ennui par - tout où il étoit, & qu'il annonçoit la tristesse. Mais c'est une idée bisarre, qu'on ne s'est faite qu'à force d'avoir vû dans les Poëtes que les anciens faisoient planter cet arbre autour de leurs tombeaux, sans faire attention qu'on ne le préféroit pour cet usage, que parce qu'il fait naturellement décoration.
On n'a pas à choisir pour ces arbres sur la qualité du terrein; il leur faut une terre légere, graveleuse ou mêlée de sable; & s'il y a de la profondeur, ils se plairont aux expositions chaudes; ils se soûtiendront aussi fort bien dans une situation entierement découverte; ils y seront beaucoup moins sujets à être mutilés par les grandes gelées que dans les terres basses, fortes, & humides, où s'ils reprennent, ils ne feront que languir & périront bien - tôt. Mais il est aisé de les multiplier.
On ne connoît encore qu'un seul moyen d'y réussir, qui est d'en semer la graine. Cette opération se doit faire au mois d'Avril: on tire la graine des pommes qui la contiennent en les exposant au soleil ou à un feu doux, & on la seme assez épais dans du terreau bien pourri & suranné, soit à plein champ, ou mieux encore pour la commodité de sarcler, en rayon d'un demi - pouce de profondeur, qu'on recouvrira légerement du même terreau. Les plans leveront au bout d'un mois, & ils auront en automne 4 ou 5 pouces de hauteur. Il faudra les arroser au besoin, mais avec de grands ménagemens, sur - tout la premiere année, durant laquelle le trop d'humidité est tout ce qu'il y a de plus contraire au cyprès comme à tous les arbres toûjours verds. On pourra les laisser dans la même place pendant deux ans, au bout desquels ils se trouveront parvenus à environ deux piés de hauteur. Mais pour la transplantation de ces arbres, il n'est pas indifférent d'en consulter l'âge. Elle réussit rarement lorsqu'ils ont plus de quatre ou cinq ans; & dès qu'ils en ont dix ou douze jamais elle ne réussit, quelque précaution que l'on prenne pour les enlever avec une bonne motte de terre. Cette difficulté de reprendre vient de ce que la taille nuit en tout point à ces arbres, & sur - tout aux racines. On pourra donc, lorsqu'ils seront âgés de deux ans, les mettre en pepiniere pendant deux ou trois autres années au plus; bien moins pour les faire profiter, que pour retarder l'accroissement des racines qui cherchent toûjours à s'étendre près de la surface de la terre. Lorsqu'il sera question de transplanter ces arbres, il faudra y donner les attentions & y prendre les précautions qu'exigent les arbres toûjours verds; éviter le froid, le hale, le grand soleil; choisir un tems sombre & humide, & préférer la fin d'Avril au commencement de Septembre, qui, quoiqu'assez convenable pour planter les arbres toûjours
verds, l'est moins pour la transplantation du cyprès. Ces arbres placés à demeure fixe se passeront d'aucune culture, qui pouvant déranger les racines nuiroit aux plants au lieu de leur profiter.
On peut tailler le cyprès pour l'amener plus parfaitement à une figure pyramidale ou cylindrique, pourvû qu'on ait attention de lui retrancher moins de branches qu'on ne lui en laisse; mais on s'est mal trouvé de les assujettir par des liens, qui en resserrant les branches empêchent la communication de l'air & font dessécher les rameaux intérieurs.
L'accroissement de ces arbres se fait assez régulierement; si l'on excepte la premiere année, ils poussent ordinairement d'un pié ou de 15 pouces par commune année; ils s'éleveront à 12 ou 15 piés en douze ans, & auront environ trois pouces de diametre. Mais n'étant pas assez robustes pour résister à tous les hyvers dans les provinces septentrionales de ce royaume, on ne peut l'y multiplier pour le profit. Les grands hyvers des années 1683 & 1709 ont fait périr tous les cyprès du royaume, & la rigueur des gelées qui se sont fait sentir depuis quinze ans, ont souvent détruit les jeunes cyprès d'un âge au - dessous de cinq ou six ans, & ont mutilé les plus grands.
Au premier aspect on ne distingue point de feuilles sur ces arbres, on n'apperçoit qu'une multiplicité de rameaux herbeux, fort menus, dont les plus jeunes sont quadrangulaires & uniquement composés de feuilles charnues & anguleuses, aux dépens desquelles la branche devenant ligneuse, alors les feuilles la revêtissent en façon d'écailles, d'abord verdâtres, ensuite desséchées, & qui enfin se réunissent avec l'écorce, ensorte qu'on ne voit jamais cet arbre quitter ses feuilles. Leur verdure se rembrunit en hyver; mais au retour du printems le verd des rameaux s'éclaircit & devient agréable à la vûe, même avant la survenance des nouvelles feuilles. C'est alors que sur les arbres âgés de 10 ou 12 ans il naît au bout des jeunes rameaux de petits chatons qui ont peu d'apparence. Le fruit, en plus petit nombre, paroît en même tems sur le bois qui a deux ans; il n'est mûr qu'après l'hyver, & il le faut recueillir avant le mois de Mars; car les pommes s'ouvrent aux premieres chaleurs & laissent échapper les graines. Quelques auteurs cependant, M. Miller entr'autres, recommandent de ne tirer la graine des pommes de cyprès que dans le moment qu'on veut la semer, ce qui semble insinuer que cette graine s'altere lorsqu'on l'en tire plûtôt, & que cela peut nuire à sa conservation. J'ai pourtant fait l'épreuve que cette graine tirée des pommes de cyprès, & conservée dans une boîte, avoit bien levé pendant cinq annéés de suite, mais non au - delà.
Le bois du cyprès est extrèmement dur, assez compact, d'une grande solidité, & d'une très - longue durée. Il est d'une couleur jaunâtre, il n'a point d'aubier; soit qu'on le coupe à droit fil ou transversalement, on y distingue les couches annuelles aussi aisément que dans le bois du sapin; & comparaison faite de ce bois avec celui des autres arbres qui croissent en Europe, il est plutôt leger que pesant. Tous les anciens s'accordent à donner au bois du cyprès la qualité d'être aussi odoriférant que le bois de cédre, & de conserver cette odeur tant qu'il subsiste; de n'être sujet ni à la vermoulure, ni à la pourriture, ni à se gerser; de recevoir un poli parfait, & d'être propre à faire des échalas; en effet, j'ai quelques échalas de ce bois, qui, quoiqu'employés depuis 12 ans dans une palissade d'arbres en contre - espalier, sont encore solides & très - peu altérées. Ces échalas qui ont environ un pouce & demi de diametre, ne sont actuellement endommagés par la pourriture que d'environ un sixieme de diametre dans la partie de l'échalas qui est dans la terre, tout le reste s'est conservé en bonne qualité; même dureté, même solidité, si ce n'est qu'il y a quelques trous de vermoulure dans le bas des échalas, quelques gersures dans le dessus entre des noeuds; mais le bois n'a plus aucune odeur. Peut - être que le plein air & la vicissitude des saisons causent à ce bois des altérations que l'abri lui sauveroit, puisqu'on assûre que des portes de l'ancienne église de S. Pierre de Rome, qui étoient faites de bois de cyprès, ont duré onze cents ans. Mais M. Duhamel membre de l'académie des Sciences de Paris, ayant observé que des pieux de bois de cyprès faits en 1709 duroient & étoient encore solides en 1740, il n'y a nul doute qu'il ne fût infiniment avantageux d'employer ce bois à de tels usages, s'il pouvoit devenir assez commun pour cela dans ce royaume.
Quoique depuis Théophraste on n'ait cessé d'écrire que les fourmis sont si friandes du cyprès, qu'on ne voit aucun de ces arbres où il n'y ait une fourmilliere au pié; je crois ce fait sans fondement, puisqu'au contraire je n'ai jamais vû ni fourmis ni aucun autre insecte s'attacher au cyprès; c'est un arbre résineux, dont l'odeur forte doit nécessairement éloigner toute fréquentation d'insecte. On assûre même que ces arbres purifient l'air qui les environne, parce qu'il en sort des exhudations aromatiques & balsamiques qui sont un spécifique salutaire pour les pulmoniques.
Il y a encore trois especes de cyprès, que jusqu'à présent les Botanistes ont associés à ceux dont on vient de parler.
Le cyprès de Portugal. Cet arbre est plus petit, moins robuste, & plus lent à croître que les especes qui précedent; ses feuilles sont aussi plus petites, ses rameaux plus menus, ses chatons moins apparens. Les pommes de ce cyprès sont d'une couleur bleuâtre, & tout au plus de la grosseur d'une cerise ordinaire. Cet arbre se garnit ordinairement jusque contre terre de beaucoup de branches, qu'il étend à une grande distance, presqu'horisontalement & avec si peu de régularité, que ce cyprès a un aspect tout différent des especes précédentes. M. Miller a vû un de ces arbres en Angleterre, qui n'avoit qu'environ quinze piés de hauteur, & qui cependant étendoit ses branches à plus de huit piés de chaque côté du tronc. On peut le multiplier & l'élever de la même façon qu'on a dit pour l'espece commune, si ce n'est qu'il conviendra de les abritter pendant les deux premiers hyvers. Il se prête à une facilité de plus, qui est de se multiplier en plantant les jeunes branches des boutures, qui n'auront qu'au bout de deux ans des racines suffisantes pour la transplantation. Mais il faut faire ces boutures en automne, & leur faire de l'abri pendant l'hyver. Les Portugais donnent à cet arbre le nom de cedre de Bussaco, parce qu'on a commencé à le cultiver à Bussaco, qui est un grand couvent de carmes, à quatre lieues de Coimbre en Portugal.
Le cyprès de Virginie. Cet arbre est très - différent des autres cyprès dont on vient de parler. Ses feuilles ressemblent à celles de l'acacia, & il les quitte en hyver; il prend beaucoup plus de hauteur & de grosseur, & il se plaît dans les terres marécageuses. Mais pour la description de cet arbre, nous nous en rapporterons à Catesby, de qui j'ai tiré ce qui suit. « C'est le plus haut & le plus gros arbre qu'il y ait en Amérique, excepté l'arbre qui porte des tulipes. Quelques - uns ont 30 piés de circonférence près de terre; ils s'élevent en diminuant toûjours jusqu'à la hauteur de six piés, où réduits aux deux tiers de la grosseur dont ils sont au pié, ils continuent de croître ordinairement 60 ou 70 piés jusqu'à la tige, avec la même proportion que les autres arbres. Il sort d'une maniere singuliere à 4 ou
5 piés autour de cet arbre plusieurs chicots de différente forme & de différente grandeur, quelques-uns un peu au - dessus de terre, & d'autres depuis un pié de haut jusqu'à quatre; leur tête est couverte d'une écorce rouge & unie. Ces chicots sortent des racines de l'arbre, cependant ils ne produisent ni feuilles ni branches; car l'arbre ne vient que du grain de semence, qui est de la même force que celui des cyprès ordinaires, & qui contient une substance balsamique & odoriférante. Le bois de charpente qu'on fait de cet arbre est excellent, surtout pour couvrir les maisons, à cause qu'il est leger, qu'il a le grain délié, & qu'il résiste aux injures du tems mieux que ne fait aucun autre que nous ayons dans ce pays - ci. Il est aquatique, & croît ordinairement depuis un pié jusqu'à cinq & six de profondeur dans l'eau. Il semble que sa situation invite un grand nombre de différentes sortes d'oiseaux à se loger sur ses branches, pour y multiplier leur espece; le perroquet entr'autres y fait volontiers son nid, & se nourrit des pepins en Octobre qui est le tems de leur maturité ».
On peut multiplier cet arbre de semences qui levent aussi promptement que celles des autres cyprès, & qui s'éleveront jusqu'à seize pouces la premiere année. Mais comme il s'en faut bien qu'il y ait dans ce royaume des arbres de cette espece assez âgés pour donner des graines, & qu'à peine il s'en trouve en Angleterre un ou deux qui en rapportent, il faut tirer ces graines soit de la Caroline, soit de la Virginie où il croît une grande quantité de ces arbres, & les semer dans des caisses afin de pouvoir abriter les jeunes plans pendant les deux ou trois premiers hyvers. Car quoique M. Miller assûre que ces arbres sont extrèmement robustes, & qu'ils ne craignent nullement le froid, je crois que cela ne peut leur être applicable que lorsqu'ils sont parvenus à un certain âge, puisque j'al toûjours vû périr au bout de deux ou trois ans tous ceux qu'on avoit voulu élever en plein air. Les jeunes plans qu'on a essayé de faire venir dans des pots n'ont pas mieux réussi, & ne se sont pas soutenus plus long tems; les grandes sécheresses les ont toûjours détruits, malgré de fréquens arrosemens. Mais n'y auroit - il pas un moyen de sauver ces arbres en leur procurant de bonne heure toute l'humidité qu'ils demandent? C'est l'épreuve que je fais faire actuellement, en faisant enfoncer peu - à - peu dans l'eau, & en y laissant séjourner pendant les sécheresses, les caisses & les pots où ces arbres sont plantés. Cependant M. Miller assûre qu'il y a en Angleterre deux fort gros arbres de cette espece, qui y ont bien réussi sans être dans un terrein marécageux, & même dont l'un est placé sur un terrein sec. Celui - ci, dit l'auteur cité, a été transplanté étant déjà très - grand, & il rapporte des graines; l'autre a été planté dans une cour, où quoiqu'on ne lui ait donné aucune culture, il est parvenu à trente piés de haut & à une grosseur considérable, mais il n'a point encore donné de graine. L'auteur attribue la stérilité de ce dernier arbre au manquement d'eau, & la fertilité de l'autre à la transplantation. On peut aussi multiplier cet arbre de bouture, suivant que le même auteur s'en est assûré par plusieurs épreuves.
Cyprès d'Amérique ou le cédre blanc. Cet arbre n'étant point encore connu en France, nous avons recours pour sa description & sa culture à M. Miller, dont nous ne prendrons que les principaux faits.
Cette espece de cyprès se trouve dans les terreins humides & marécageux du nord de l'Amérique; il est toûjours verd; il prend une figure réguliere; il s'éleve à une hauteur considérable; il fournit un bois de service très - utile, & le froid ne lui fait jamais de tort, Ses jeunes branches sont garnies de feuilles qui ressemblent à celles de l'arbre - de - vie, & les baies qu'il produit ne sont pas si grosses que celles du geniévre, dont il n'est pas aisé de les distinguer du premier aspect; mais en examinant leur enveloppe, on voit que ce sont des cones parfaits qui ont plusieurs cellules comme la pomme du cyprès ordinaire. On éleve cet arbre de graine, que l'on doit semer au printems dans des caisses où elles ne leveront qu'au bout d'un an; il faudra les abritter l'hyver suivant, parce que cet arbre est un peu délicat dans sa jeunesse. On pourra les planter en pepiniere au commencement d'Avril, mais il faudra les enlever avec soin par un tems couvert ou de pluie. Trois ou quatre ans après, lorsque ces arbres auront environ 3 piés de haut, il faudra les transplanter à demeure fixe dans le tems & avec les mêmes précautions que la premiere fois, & sur - tout les enlever avec une motte de terre, si l'on veut qu'ils ne courent pas le risque de périr. La transplantation réussit rarement à ces arbres lorsqu'ils sont un peu âgés, & il leur faut de fréquens arrosemens dans les sécheresses; autrement en été il en périra la plûpart, attendu qu'ils se refusent absolument à un terrein sec. Il leur faut une terre forte & humide, où ils feront de grands progrès; circonstance qui doit rehausser le mérite de cet arbre, parce qu'elle se trouve rarement dans les arbres toûjours verds. (c)
Cyprès, (Mat. med.) [Auteur: Venel] (Page 4:603)
Cyprès, (Mat. med.) Les fruits de cyprès sont en usage en Medecine; ils sont astringens, fortifians; on les donne intérieurement, soit en substance, soit en décoction dans les cas d'hémorrhagie ou de relâchement, où l'adstriction proprement dite est absolument indiquée, comme dans les diarrhées invétérées & colliquatives, dans les hémorrhagies internes, qui font craindre par leur abondance pour la vie du malade. Elles passent pour fébrifuges; on en donne dans cette vûe la poudre dans du vin à la dose d'un gros; on en peut effectivement espérer de bons effets dans les fievres intermittentes, & surtout dans les fievres quartes automnales qui attaquent les habitans des lieux marécageux. Plusieurs auteurs les vantent comme spécifiques dans les incontinences d'urine. Mathiole recommande beaucoup la décoction des pommes de cyprès, fraîches ou nouvelles, faite dans du vin, & donnée tous les jours à la dose de trois onces dans les hernies.
On peut employer aussi leur décoction dans tous les cas où il est question de remédier aux relâchemens & aux gonflemens oedémateux de quelques parties. Les fruits de cyprès sont nommés par les Pharmacologistes, fruits, cones, noix, ou pilules de cyprès, & sont ceux de gabulae, galbuli, & gallulae. Voyez l'article précédent.
Le fruit de cyprès entre dans plusieurs compositions pharmaceutiques externes, dont les plus usitées sont l'emplâtre ad hernias de Fernel, & dans l'onguent de la comtesse de Zwelfer. (b)
Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une Société de Gens de lettres (1751-1772)
Publié sous la direction de Diderot et d'Alembert
Scanné et mis au format électronique par l'Université de Chicago
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