Pin
Étymologie
: du latin "pinus" ; indo-européen "Pic"=
"amer".
Origine : les espèces indigènes rencontrées en France sont
le Pin maritime, Pinus pinaster (originaire de l'Ouest de la Méditerranée), le
Pin sylvestre ou Pin commun, le Pin parasol, Pinus pinea (au port caractéristique,
en parasol, originaire du pourtour méditerranéen), le Pin laricio
de Corse (et d'Italie), le Pin Cembro (originaire des Alpes et
des Carpates), le Pin d'Alep (originaire du pourtour méditerranéen)
et le Pin à crochets (originaire
des Alpes et des Pyrénées). Les pins maritime, sylvestre et d'Alep
couvrent près de 20% de la forêt française (voir le graphique
de répartition de la forêt française ). Sont également plantés
trois pins européens : le Pin noir
d'Autriche, originaire du centre de l'Europe, le pin de Macédoine,
originaire d'Albanie, et le pin de montagne, plus petit que les
autres pins, originaire des montagnes d'Europe centrale.
Espèces non européennes : très nombreuses (d'Amérique,
de Chine , du Japon).
Tailles maximales : 15 m (Pin d'Alep), 25 m (Pin de montagne),
30 m (Pin parasol), 35 m (Pins maritime et sylvestre), 45 m (Pin
laricio).
Port et tronc : les Pins dressent un fût élancé, qui supporte
un houppier large et étagé. Les branches basses meurent et tombent,
dégageant le tronc. Le Pin maritime se différencie de ses proches
cousins, les Pin noirs et le Pin sylvestre, par son tronc tordu
par endroits (et son écorce rose-orange dans le haut). Plantés
serrés (forêt des Landes), les Pins maritimes s'étirent davantage
et leur tronc est parfaitement rectiligne.
Le Pin noir de Salzmann présente souvent un tronc sinueux.
Le Pin parasol se distingue par un tronc droit et nu sur les deux
tiers inférieurs et une cime arrondie, en boule ou en dôme.
Écorce : L'écorce de la plupart des Pins
se détache par écailles. L'écorce du Pin
parasol est brun rougeâtre avec des nuances grises. Celle
du Pin maritime est épaisse, rouge-violet. Celle du Pin
sylvestre est brun rougeâtre sur le bas du tronc, rouge
ferrugineux sur le haut.
Habitat : le Pin sylvestre, Pinus
sylvestris (ci-dessus) est une essence de lumière,
acceptant les sols pauvres, acides. C'est une espèce pionnière,
c'est à dire capable de s'adapter sur un sol dénué de végétation.
Ses aiguilles se décomposent mal au sol et empêchent le développement
du sous-bois. Il supporte le climats frais et on le rencontre
dans le Nord de la France.
Pin maritime, Pinus pinaster : il préfère
les terrains non calcaires. C'est le pin typique des Landes (reboisement
au XIXe siècle).
Il se rencontre au Sud de la France et très occasionnellement
plus au nord.
Pin parasol, pin pignon ou pinier, Pinus
pinea (à droite) : on le rencontre sur
la côte méditerranéenne. Il est emblème
de la péninsule italienne.
Pin laricio : pin des régions méditerranéenne, il supporte le climat de la région parisienne (bel arbre planté par Jussieu, en 1784, au Jardin des plantes, à gauche). Il supporte la pollution.
Feuilles : aiguilles groupées en fascicules de
2 à 5. Réunies, elles forment un cylindre; leur
section est un demi-cercle pour les aiguilles groupées
par deux (cas le plus fréquent). La base des aiguilles
porte une gaine fasciculaire, qui tombe généralement
à l'automne suivant. Les aiguilles, elles, persistent 3
à 5 ans (4 à 6 chez le pin parasol). La longueur
des aiguilles varie de 3 à 20 cm (voir ci-dessous), les
plus longues étant celles du Pin noir de Salzmann (qui
est assez rare).
Fleurs : Les pins sont des arbres monoïques, c'est-à-dire
dont les fleurs mâles et femelles sont portées par
le même pied. Les inflorescences sont des chatons, le mâle
situé en bout de rameau là où le vent a le
plus d'action pour disséminer le pollen. L'inflorescence
femelle est en retrait, plus discrète. La dispersion du
pollen, au printemps, telle une "pluie de soufre", couvre
le voisinage d'une poudre jaune (visible sur les véhicules,
ou dans les zones de ruissellement après une pluie). Certaines
personnes y sont allergiques.
Fruits : l'inflorescence femelle, une fois la fécondation
accomplie, mûrit en deux (rarement trois) ans et forme un
cône. Celui-ci est orienté vers le bas (tombant),
contrairement au cône du sapin. Il s'ouvre à l'automne
(cône déhiscent) et libère des graines ailées.
Certains pins, dont le pin maritime, libèrent les graines
quand ils sont soumis à la chaleur d'un incendie. Le feu
de forêt, notamment dans certaines forêts nord-américaines
(ex : pin d'Anthony), est l'occasion de régénérer
la forêt, en détruisant des espèces envahissantes,
et en libérant les graines qui ont pu rester enfermées
des dizaines d'années. Dans le forêts plantées,
les incendies sont au contraire une menace. Les graines sont souvent
ailées, ce qui facilite leur dissémination par le
vent et l'extension de l'aire de distribution.
Légendes et traditions : Dans la mythologie
grecque, la nymphe Pithys, convoitée par Pan, lui échappa en se
métamorphosant en Pin noir. Aux Jeux Isthmiques, de Corinthe,
ce sont des couronnes de pin qui récompensent les vainqueurs.
Au Moyen Âge, le roman de chevalerie l'associe à la connaissance
et à l'immortalité (ex : La chanson de Roland). Le Pin émerveille
Yvain dans le Roman de la Rose. Béroul, dans
Tristan et Yseut, place le pin au coeur du jardin où les
héros se rencontrent et le roi se cache dans le pin pour épier
la rencontre.
>>> Voir aussi le poème que lui a dédié
Pierre Ronsard.
et, pour le pin des Landes, le poème de Théophile
Gautier.
Utilisations : de la résine de pin maritime, les
Grecs et les Romains extrayaient la poix, des baumes et des aromates,
dont la "crapula", pour parfumer le vin, qui désigna
ensuite les ivrognes. On extrait toujours l'essence de térébenthine,
ainsi que la poix, le calfat (qui servait à étancher
les coques de bateaux - on dit "calfater") et une essence
comparable à l'encens. Le pin maritime a été
abondamment planté dans les Landes, pour stabiliser le
sol marécageux, et, ultérieurement, pour fournir
les papeteries. De nombreuses expériences ont été
lancé dans les Landes pour fixer les dunes de sable et
assainir les marécages : l'abbé Louis Desbey, chanoine
à Bordeaux et son frère Guillaume, receveur des
fermes à La Teste, préconisent en 1774, de fixer
les dunes avec fascines clayonnages, plantation d'oyat et genêts
qui abriteraient des vents les plantations de pins maritimes.
L'ingénieur des Ponts et Chaussées Nicolas Brémontier
poursuit ses travaux avec succès, en 1786, non seulement
sur les dunes, mais aussi dans les marais, après avoir
drainé les eaux dans des canaux. Napoléon Ier et
plus tard Napoléon III favorisent ces projets qui sont
considérés comme achevés en 1876 (il aura
fallu 100 ans).
Le bois, bien que résineux, sert également en menuiserie,
charpente, pâte à papier, panneaux de fibres.
En tant que combustible, le pin sylvestre est meilleur combustible
que l'épicéa, le sapin ou le mélèze. Il était utilisé dans les
hauts-fourneaux pour la réduction des minerais. C'est la
résine qui facilite la combustion et rend les pins dangereux pour
les cheminées domestiques (dépôt de suie, risque de feu de cheminée).
Le Pin parasol produit des graines qui sont comestibles, appelées
pignons Elles sont appréciées en salade.
Les aiguilles du pin sylvestre ont servi à faire une ouate
que l'on parvint à filer pour produire une étoffe
ressemblant aux flanelles.
Maladie :
Le pin maritime est attaqué par le matucocus. C'est un insecte qui creuse l'écorce du pin. Sa larve y naît, elle élargit le trou en grandissant et un autre insecte peut s'y loger, jusqu'à ce que la sève s'épanche.
Conseils d'entretien : en fin d'été,
surveiller l'apparition des araignées rouges sur les conifères qui, alors,
jaunissent. Arroser abondamment le feuillage à l'eau claire en prévention
ou traiter avec un acaricide |