Légendes et traditions : rarement
touché par la foudre, le chêne était associé à Zeus, dieu du tonnerre
dans la mythologie grecque, et Donar,
dieu de la foudre des Germains. Le chêne de Dodone servait d'oracle
: un prêtre interprétait le bruissement des feuilles au vent.
Dans la mythologie romaine, c'est évidemment l'arbre de Jupiter.
On tressait ses rameaux en couronnes pour les guerriers valeureux
(le képi de général de l'Armée a repris ce concept). Chez les
Celtes : les druides récoltaient le gui qui poussait très rarement
sur un chêne. Le gui était censé recueillir l'âme et les puissances
vivantes de l'arbre. Par respect pour ces puissances, on utilisait
une serpe en or. Dans l'astrologie
celtique, le chêne
est robuste, courageux, fort,... L'église catholique a récupéré
ces croyances, édifiant la maison de Dieu à proximité des chênes
sacrés (exemple : église d'
Allouville-Bellefosse, en Normandie, entre Yvetot et Le Havre).
Littérature :
- Le chêne a bien inspiré les poètes, comme
Joachim Du Bellay, Anatole
France, Lamartine,
Victor de Laprade,
Jean Moréas,
Émile Verhaeren,
et de nombreuses Citations.
Un Conte du Québec
prend le chêne comme héros.
- Fable de Jean de La Fontaine
: Le Chêne et
le Roseau.
- Chanson sur le chêne : Le
grand chêne de Georges Brassens.
- Le Chêne occupe une large place dans l'Encyclopédie
ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers
(rédigée entre 1751 et 1772 sous la direction
de Diderot).
Utilisations : Le bois de chêne est très apprécié des sculpteurs car il est souple à
travailler quand il est frais et en vieillissant, le bois durcit,
empêchant les vers de s'y loger. Le chêne est le plus dur et le
plus durable des bois européens. Il est également très dense et
lourd (>1 tonne/m3). Il résiste bien dans l'eau.
Cette qualité, alliée à la forme courbe de ses branches, était
mise à profit en construction navale. Colbert, qui créa la Navale,
entreprit un vaste programme de plantation de Chênes rouvres,
par l'ordonnance de 1669. Il en reste de belles forêts (forêt
de Bercé, près de Jupilles, dans la Sarthe : Chênes rouvres sur
3.000 ha ; forêt de Tronçais sur 10583 ha, à proximité de Moulins,
Nevers, Montluçon et Bourges). C'est aussi un excellent bois pour
la charpente, les traverses de chemin de fer, et un bois de chauffage
(comme les autres Fagacées ). On en fait également des tonneaux du fait de la présence de
tanin.
C'est aussi un excellent bois de feu.
Son écorce est utilisée pour tanner le cuir (car elle contient
du tanin).
Enfin, son gland, riche en amidon, servait à engraisser
les porcs ; torréfié, il constituait un substitut de café.
Le
Chêne pubescent est associé à la truffe qui se développe près
de ses racines.
Pour les autres propriétés, voir cette page.
Le tannage :
Pour garder et utiliser les peaux de bête et transformer la peau en cuir, on recourt au tannage.
La peau est plongée dans une solution aqueuse de tanin, substance astringente contenue notamment dans l'écorce hachée, broyée, puis moulue du chêne pédonculé (tannage végétal). Elle l'absorbe peu a peu pour devenir imputrescible.
En France, où le chêne pédonculé abonde, c'est son écorce qui a été presque exclusivement employée à cet usage. Le tannage végétal nécessitait des semaines, des mois, voire plusieurs années, suivant le résultat et la qualité de cuir que l'on souhaitait obtenir. II permet d'obtenir un cuir plus ferme, plus élastique et résistant à l'eau. Le tannage minéral, beaucoup plus raide rétrécit le produit mais fournit un cuir plus résistant à l'usure et à la chaleur.
Les deux premières opérations du tannage sont appelées pelanage et épilage ou débourrage. Le pelanage consistait à faire macérer les peaux fraîches et lavées durant trois semaines à un mois, dans des solutions de plus en plus riches en chaux. Ce traitement ouvrait les pores pour enlever plus facilement les poils.
L’épilage venait ensuite en raclant la surface pileuse et en enlevant les chairs encore adhérentes jusqu'à ce que l'eau de lavage ne contienne plus d'impuretés. Ces deux opérations ont été améliorées au cours du XIXe siècle, en remplaçant la chaux par de la soude caustique. On obtenait de cette manière un cuir plus souple dans un délai deux fois plus court.
La troisième opération, appelée gonflement, avait pour but d'ouvrir encore plus les pores afin de faciliter l'absorption du tanin. Ceci était obtenu en faisant macérer les peaux dans des solutions de plus en plus concentrées en écorce broyée, le tan.
Enfin le tannage proprement dit consistait à empiler les peaux dans de grandes cuves de bois ou de maçonnerie imperméables, appelées fosses, entre des couches de tan neuf. II fallait environ 300 kg de tan pour 100 kg de peau fraîche. L’eau était ajoutée de manière à abreuver toute la masse. Le tanin de l'écorce se dissolvait et était absorbé par les peaux. Cette dernière opération pouvait être renouvelée plusieurs fois et, à la fin, les peaux devenaient alors du cuir qu'il ne restait plus qu'à manufacturer. |
Maladies :
Le Chêne commun (Quercus pedunculata) et le Chêne sessile
(Quercus sessiliflora) sont sensibles à l'oïdium (microsphaera
alphitoides) qui se traduit par des taches poudreuses blanchâtres
apparaissant sous les feuilles, puis un brunissement et pour finir
un affaiblissement de la couronne. Un traitement à base de soufre
est nécessaire, ou, si la maladie est trop développée appliquez
un traitement à base de myclobutanil.
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