Gilgamesh
Après vingt doubles heures ils prennent un peu de
nourriture. Après trente doubles heures ils s'arrêtent pour
dormir.
Ils marchent cinquante doubles heures le parcours d'un mois et demi est
fait en trois jours. Après ce long parcours, ils arrivent à
l'entrée de la forêt. A sa vue ils s'étonnent.
La hauteur des cèdres est de soixante-douze coudées la largeur
de vingt-quatre coudées. Ils contemplent et admirent. Lorsqu'ils
pénètrent dans la forêt, le cur d'Enkidou se serre
la forêt l'enveloppe il se sent étouffer ses bras tombent inertes
sa force devint faiblesse.

Gilgamesh ouvre la bouche et dit à Enkidou :
« Seul on ne peut vaincre mais deux ensemble le peuvent l'amitié
multiplie les forces, une corde triple ne peut être coupée
et deux jeunes lions sont plus forts que leur père. »
Enkidou ouvre la bouche, parle et dit à Gilgamesh :
« Même si j'arrive à pénétrer au cur
de la forêt, les forces me manqueront.»
Gilgamesh ouvre la bouche, parle et dit à Enkidou :
«Après tout ce que nous avons enduré après tout
ce long voyage, reviendrons-nous d'où nous sommes venus ? Toi qui
as connu les obstacles, qui as pratiqué la lutte, méprise
la mort, sois vaillant, reste auprès de moi, ton courage te reviendra,
la peur et la faiblesse te quitteront. Convient-il à mon ami d'abandonner
et de retourner en arrière ? Ensemble, mon ami, nous avancerons jusqu'au
cur de la forêt. Chacun de nous défendra l'autre. Ignore
la mort, dédaigne la crainte, si nous tombons dans la lutte nous
laisserons derrière nous un nom immortel.»
Ils franchissent l'entrée et arrivent au cur de la forêt.
Séduits, ils regardent la montagne verte et admirent la beauté
des cèdres. Ils suivent les pistes bien tracées que Houmbaba
utilise.
Ils contemplent la Montagne des Cèdres, demeure des dieux, sanctuaire
de la souveraine lshtar. Autour d'eux, partout les cèdres se dressent
leur ombre immense et leur senteur réjouissent le cur.
Devant Shamash
Gilgamesh les larmes aux yeux se prosterne, il implore son aide :
«Ô divin Shamash tu as promis à ma mère Ninsoun
d'être près de moi. Ne m'abandonne pas ne féloigne pas
de moi, entends mon appel.»
Gilgamesh prend sa hache et se met à couper un cèdre.
Sa chute fait un bruit assourdissant.
Llorsque Houmbaba l'entend, il s'écrie furieux :
«Qui a pénétré dans la forêt et a porté
la main sur les arbres qui poussent sur ma montagne? Qui a coupé
le cèdre?»
Le dieu Shamash déchaîne alors les grands ouragans : le vent
du nord et le vent du sud, le vent chaud et le vent de tempête, le
cyclone et le tourbillon.
Houmbaba aveuglé ne peut plus bouger.
Les deux amis prennent la hache,
ils tirent le glaive du fourreau
entourent Houmbaba qui s'écrie :
«Que la malédiction du dieu Enlil vous poursuive!»
Les deux amis ignorent ces paroles et Enkidou dit :
«Houmbaba
seul on ne peut vaincre mais deux ensemble le peuvent, l'amitié multiplie
les forces une corde triple ne peut être coupée et deux jeunes
lions sont plus forts que leur père. »
Gilgamesh et son ami Enkidou frappent à mort le gardien des cèdres.
A deux doubles heures la forêt se lamente et les cèdres gémissent.
Gilgamesh et Enkidou ont frappé à mort Houmbaba le gardien
de la forêt et son cri de mort fait trembler l'Hermon et le Liban.
Ils s'avancent avec leurs armes dans la forêt et coupent les cèdres.
Sur les rives de l'Euphrate le courant emporte les cèdres
vers Ourouk. L'épopée de Gilgamesh. Pour en savoir davantage ....
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