Puis ils entrèrent,
des flamants qui les survolaient les saluant des coups appuyés de leurs
claquesons, dans une forêt aux troncs énormes, et serrés
tellement, pourvoyeuse dès lors de tels échos, qu'il la décréta
primaire, encore plus primaire que les autres dans le Pays, forêt surgie
à la première heure du Nouveau Monde et depuis lors inchangée,
intacte, comme si le temps n'avait pu passer, mordre ou qu'elle l'eût
refoulé et Oregon se pensa dans une cathédrale (la cathédrale
sans doute inventée à partir de la forêt primaire) et,
en hommage à la partition qu'exécutaient les merles, grives,
fauvettes et autres troglodytes musiciens, il baptisa cette partie de la forêt
Grand Concert. (p37) [...] Parler comme Geronimo... Il notait des alfas, des bambous, des armoises, des caroubiers, des Vigna marchali, dans ce pays climacique, à la fois maquis, garrigue, crau et savane, puis il contourna un peuplement de plaqueminiers, un autre de balisiers et un troisième d'araucarias : autour des troncs géants s'enroulaient des volubilis qui, leurs corolles en trompette et leurs couleurs relevant d'une palette sans doute inépuisable, essaimaient bas et portaient haut une odeur où Oregon reconnaissait, rustique et vespérale, une fumée de bois. Appaloosa souvent arrêtée, il tentait d'intérioriser la beauté, la variété, la nouveauté, la prodigalité exubérante de ce qu'il découvrait, reconnaissait pour l'avoir lu ou imaginé ou espéré ou attendu ou rêvé, à ce jour jamais vu dans le monde d'avant la Frontière et, s'il l'avait pu, il aurait fouillé, gratté en lui, joué, frénétique, de ses mains comme le blaireau de ses pattes, à la recherche des plaques les plus sensibles de son être, partout où elles se trouvent, dans le sang, le cerveau, le cur pour leur imprimer, à jamais, en le désirant fort, en appuyant fort, les étendues de kermès, les micocouliers, les pamplemoussiers, les limoniers, les chênes verts et les chênes pubescents, les champs d'aloès avec leurs raquettes en l'air, les orchidées avec leurs fleurs en bulbes de minarets et la sauge et le genévrier, les eucalyptus et les agaves, les bougainvillées et les flamboyants, nature inépuisable tour à tour dans l'argile, le schiste, le calcaire, la silice, enfin le grès dont Oregon aimait la majesté austère et comme Appaloosa, par un écart, évitait une famille de toucans tocos, qui traversait sans même, semblait-il, les remarquer, il ne douta plus, à découvrir que la jument appuyait sur ses jambes devant, qu'ils montaient.(p 49) C'est un peu après ce monologue qu'il reconnut des fougères
arborescentes, des ficus géants, des banians aux troncs qui semblaient
hésiter entre le minéral et le végétal et dont
l'écorce rappelait la peau de quelque pachyderme. Yves Berger |
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