À la forêt de Gastine

Couché sous tes ombrages verts, Gastine, je te chante Autant que les Grecs, par leurs vers La forêt d'Érymanthe : Car, malin, celer je ne puis À la race future De combien obligé je suis À ta belle verdure, Toi qui, sous l'abri de tes bois, Ravi d'esprit m'amuses ; Toi qui fais qu'à toutes les fois Me répondent les Muses ; Toi par qui de l'importun soin Tout franc je me délivre, Lorsqu'en toi je me perds bien loin, Parlant avec un livre. Tes bocages soient toujours pleins D'amoureuses brigades De Satyres et de Sylvains, La crainte des Naïades ! En toi habite désormais Des Muses le collège, Et ton bois ne sente jamais La flamme sacrilège ! Pierre de Ronsard (1524-1585) suite >>>

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